Le MEJN publie un article sur les troubles qui se sont produits entre des habitants de Fort-Dauphin et Rio Tinto, l’entreprise qui exploite l’ilménite avec un investissement proche du milliard de dollars. Les habitants ont critiqués la gestion de l’investissement par l’entreprise en estimant qu’ils ont étés lésés. Il y a trois facteurs qui ont produit cette petite crise, un taux de chômage élevé, une corruption politique et économique sans précédent et la non-satisfaction des remboursement sur les maisons des habitants.
Quand Rio Tinto a voulu investir dans cette zone, il avait besoin de ces maisons pour construire la mine. Le problème est qu’il n’avait pas les moyens de les relocaliser (ou pas envie) et donc, il a fait ce qu’il savait faire, à savoir, distribuer du fric à tout va sans penser aux conséquences sur une population qui n’a aucune notion de la gestion économique. L’argent a coulé à flot et selon un promoteur local, les habitants de Fort-Dauphinois n’avaient jamais vu autant d’argent et ils l’ont dépensés à tort et à travers.
Nous sommes des pêcheurs et nous ne sommes pas habitués à avoir beaucoup d’argent. Les gens achetaient des télé, des groupes électrogènes, des voitures, de l’alcool. On aurait dit que c’était la fête tous les jours !
Dire que Rio Tinto est coupable serait une erreur même s’il aurait pu mieux gérer l’investissement. La majorité des malgaches vivent avec moins de 1 dollar par jour. Si tu as galéré toute ta vie et que d’un coup, tu reçois des tonnes de fric, il est normal de perdre les pédales. Mais la responsabilité est pour les gouvernants locaux qui auraient dû former les gens à investir sur des activités rentables. Les responsables de Rio Tinto ont raison de dire que ces manifestations ne sont qu’un prétexte pour avoir plus de fric ce qui est la définition du racket.
Il est incroyable de voir l’incompétence des gouverneurs locaux quand on sait que ce n’est pas la première fois que cela arrive. On se souvient du boum énorme de la vanille et de la montée en flèche du prix par kilo parce que le Brésil avait perdu toute sa récolte. Un kilo qui se vendait dans les 5000 ar (pour l’époque) s’est négocié à plus de 20 000 ar. Les producteurs ont aussi pétés les plombs. Je me souvient d’un mec qui portait des bracelets en or massif et qui ne prenait ses douches qu’avec de l’Eau Vive !
Une autre critique contre Rio Tinto est qu’il est responsable du taux de chômage. La société prétend que 70% de son staff est local tandis que les habitants parlent uniquement de 10 %. Un tel investissement a attiré des chômeurs de tout le pays et il est logique qu’une petite ville comme Fort-Dauphin ne supporte pas cette immigration forcée. Par ailleurs, la frénésie de dépense et d’argent a engendré le phénomène du tourisme sexuel avec une augmentation considérable des maladies sexuelles transmissibles.
Concernant la vente des maisons, Rio Tinto a déclaré qu’il les avait acheté avec des prix entre 1,40 et 2,80 dollars le mètre (cela fait entre 1000ar et 2500 ar) et je pense que c’est acceptable pour une telle région. A Tana, le prix du mètre carré se situe aux alentours de 3000 à 5000ar. Et Rio Tinto ajoute que c’est conforme aux directives de la Banque Mondiale. Quand on sait que la Banque Mondiale n’est qu’une bande de crétins qui ne font qu’exploiter les pays pauvres et les ressources naturelles. Et Rio Tinto a lancé une vaste campagne de communication arguant qu’il travaille avec les ONG, construit des écoles et contribue au développement. Mais la société ne peut pas prouver ce qu’elle avance avec les papiers adéquats. Et quand on demande les mêmes papiers aux gouvernants locaux, ces derniers répondent qu’ils les ont perdus (Peut-être qu’ils les ont utilisés pour se faire des joints de Marijuana).
En 2011, les habitants ont réagis et ils ont portés plainte devant un tribunal britannique (Rio Tinto est un consortium Anglo-Autralien). Mais la société s’est débrouillée pour payer certains des plaignants qui ont abandonnés l’affaire (encore l’argent, toujours l’argent). L’impact de Rio Tinto sur un développement positif de Fort-Dauphin est plutôt mince, pour ne pas dire anorexique. Et cela va empirer puisque l’entreprise a enregistrée une forte baisse de la demande du dioxyde de titane qui est utilisé pour la pate à dentifrice et les cosmétiques. Ainsi, seule une des trois exploitations prévues va fonctionner et Rio Tinto risque même de plier bagage si cela empire dans les prochaines années. Et si cette entreprise part, alors Fort-Dauphin deviendront une zone sinistrée et de non droit, car tout ce qui pouvait être exploité a été gâché le temps que certains gouvernants se remplissent les poches.
Une chose étrange, au nord de l’exploitation de Rio Tinto (A Sainte-Luce), une société chinoise exploite aussi l’ilménite. Elle l’a mis en place en moins de 6 mois alors que cela a pris des années à Rio Tinto. Cette société n’a jamais été inquiétée par les habitants et les gouvernants. Est-ce qu’elle est en train de distribuer du fric à tout va comme l’avait fait Rio Tinto en son temps ou c’est juste que Rio Tinto est la parfaite tête de Turc pour désigner les méchants Vazaha qui exploitent les ressources malgaches ? On n’entend plus parler des manifestations, car un solide contingent de militaires assure la sécurité autour du complexe.
