samedi 27 octobre 2012

Les avantages et les risques du paiement mobile à Madagascar (Airtel Money, Orange Money et mVola)

 

On a déjà abordé le sujet de l’augmentation croissante du paiement mobile à Madagascar. Que ce soit Airtel Money, Orange Money ou mVola, tout le monde anticipe le potentiel de se secteur. Le nombre d’utilisateurs de mobile connait une croissance exponentielle et la vulgarisation de l’internet par mobile présage une nouvelle convergence de trois concepts, à savoir, l’internet, le mobile et le paiement. Cependant, j’ai déjà fait remarqué que chaque opérateur tente d’imposer son système et de verrouiller l’utilisateur. On pourrait dire que c’est de bonne guerre, mais non, ce genre de pratique est illégale par rapport à la liberté de choix et de la concurrence. Le premier verrouillage concerne la limitation des services avec le paiement par mobile. Si vous regardez un point de vente d’un paiement par mobile, vous verrez que c’est exclusif à un seul opérateur. Si une épicerie possède un point Airtel Money alors vous ne verrez pas d’Orange Money ou de mVola. Et comment fait l’utilisateur qui possède l’un de ces deux comptes ? Il va s’inscrire à Airtel Money juste pour envoyer 2000 ar ? La base du paiement par mobile est de faciliter la vie de l’utilisateur et on est loin du compte.

Le second verrouillage concerne les banques partenaires avec les opérateurs. Telma avec mVola se concentre sur BVF-SG, Orange préfère la BMOI et Airtel Money utilise principalement la BOA. De ce fait, non seulement, vous êtes limités dans les points de vente, mais aussi sur les banques. En gros, vous devez choisir votre opérateur selon sa banque partenaire ce qui est totalement ridicule, mais c’est la banalité dans ce beau pays. Si les opérateurs de paiement par mobile voulaient offrir la liberté de choix à leurs consommateurs, ils devraient intégrer de facto les possibilités suivantes :

  • Un point de vente peut accueillir différents opérateurs
  • Chaque opérateur doit être partenaire avec les banques les plus connues.

Ces deux seules conditions seront rentables à la fois pour les opérateurs, mais aussi pour l’utilisateur qui aura le maximum de choix. Tananarive compte presque 2,5 millions de personnes et je dirais que la majorité possède un téléphone. Et un pourcentage de cette majorité se connecte régulièrement à l’internet par mobile. Combiner cette augmentation avec le paiement par mobile permettront à coup sûr de développer le commerce en ligne qui reste le parent pauvre pour le moment. Les gens n’ont plus le temps de parcourir la ville pour trouver des trucs. Tana s’est considérablement urbanisé pour le meilleur et le pire et donc, on va bientôt assister à une demande croissante sur du contenu et des produits locaux par des locaux.

On nous sort souvent le refrain du manque de législation sur le commerce en ligne. Mais le fait est que la législation sera toujours en retard par rapport à la technologie. Ce n’est pas à loi de déterminer les normes, mais aux différents acteurs. La sécurisation des données, la confidentialité des utilisateurs sont autant d’aspects qui sont à la charge de l’acteur du commerce en ligne et non de l’état. Le manque de formation est flagrante et on voit des amateurs qui se prennent pour des webmestres, car ils connaissent quelques lignes de codes. Quand on voit que le site de l’Office national du tourisme a été spammé pendant des mois sans que personne ne s’en rende compte, on est en droit de se poser des questions sur les compétences des personnes en charge.

Même si le paiement par mobile se développe, il manque encore des services importants tels que la possibilité de transactions directement avec la banque. J’ignore si c’est possible, mais ce serait bien si on pouvait créditer directement son compte en banque de son compte de paiement par mobile. Cela éviterait les corvées des virements manuels. La même chose pour retirer de l’argent. Il faut qu’on puisse transférer de l’argent de sa banque vers son compte et ainsi, pouvoir le retirer du point de vente de l’opérateur. Le paiement par mobile peut remplacer le chèque et la carte de crédit, mais cela dépend à la fois de la volonté des opérateurs et du secteur bancaire.

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