vendredi 28 mai 2010

Madagascar : Se laisser aller ?

Cette crise perpétuelle a suscité des vocations, elle a permis l'apparition d'une nouvelle forme de citoyenneté. Et puis, au bout d'un certain temps, on est las et on voudrait abandonner, non parce qu'on a perdu ou gagné, mais qu'on veut se laisser aller et replonger dans l'ignorance du confort.

Je me rappele l'époque où je m'en foutais de la politique et que je disais :" c'est aux autres de s'en occuper". Aujourd'hui, on doit être attentif aux actualités alors qu'autrefois on se préoccupait des dernières sorties de films. On nous dit souvent : " cela ne sert à rien, vous prêchez dans le désert". Vraiment ? Cela ne sert à rien ? Alors pourquoi, je vois tant de monde agglutinés devant les kiosques à journaux ? Pourquoi leurs yeux dévorent avidement chaque première page et continuent leur chemin en hochant la tête, ou en murmurant des mots inintelligibles ? Pourquoi ils se sentent concernés alors qu'on prétend qu'ils n'en ont rien à foutre de la politique ?

Aujourd'hui, je suis allé dans les escaliers d'Antaninarena pour créer un cachet (tampon). Tout le monde connait ces vendeurs qui arrivent à peine a survivre de leur métier, et pourtant il me demande alors que j'attendais ma livraison :" Et toi, t'en pense quoi de ce referendum ? "moi j'ai a peine esquissé une réponse qu'il enchaine déjà sur sa lancée avec la CENI ! Ce vendeur a un avenir plus incertain que tous ceux qui lisent ce blog, alors pourquoi oser dire que tout le monde s'en fout ? Un manque d'action n'implique pas un abandon, et on ne peut pas prétendre a toute la vérité parce qu'on appartient à tel ou tel camp.

Non, messieurs et mesdames, chacun est conscient de ce qui se passe, mais tout le monde a des priorités et la politique est généralement au bas de l'échelle. Evidemment, il y en a qui continueront à vivre leur vie, et s'ils sont heureux, tant mieux pour eux ! Moi, j'ai gouté à la liberté de l'esprit critique, j'ai découvert que je pouvais commenter sur tout et tant pis pour ceux qui délaissent cette voie. Je n'ai pas peur de crier en solitaire au risque de passer pour un fou au lieu de hurler avec la meute juste parce que c'est tendance !

Passer d'un comportement passif à actif demande du temps et beaucoup de questionnements. On n'a pas le droit de juger les autres parce qu'ils ne font rien. Le seul truc important qu'est-ce que vous pouvez à votre niveau, car après tout, pourquoi juger de l'indépendance d'un pays alors qu'on n'arrive même pas à se libérer de ses propres chaînes ?

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