Madagascar : Andry Rajoelina ne sera pas candidat aux élections présidentielles

Andry Rajoelina a annoncé ce soir, le 12 mai 2010 qu'il ne sera pas candidat aux élections présidentielles. Les échéances du référundum en aout 2010, des élections parlementaires en septembre 2010 et les élections présidentielles en novembre 2010 seront respectées.

C'est une bonne décision, et je pense que cela va changer beaucoup de choses. Premièrement, l'avis de la communauté internationale risque de changer et pourrait financer les élections, parce que le principal blocage disparait. En même temps, la position de Marc Ravalomanana devient critique, car même si la déclaration ne dit rien à son sujet, cela m'étonnerait qu'on le laisse se présenter. De plus, je pense que c'est mieux pour tout le monde qu'aucun des deux ne se présente. Et pour les deux autres...c'est mieux qu'ils retrouvent leurs places dans l'armoire des vieilles antiquités.

Cependant, ce retrait pose d'autres problèmes tels que le candidat possible du parti TGV. Est-ce qu'on ne va pas assister à une autre mascarade d'une partie du peuple qui exigerait la candidature du DJ, et celui-ci pourrait retourner sa veste en arguant que c'est la volonté du peuple. L'année dernière, j'avais dit que la meilleure solution était sa démission, mais on prend ce qu'on peut dans l'état actuel.

Les prochains jours seront très intéressants pour toutes les parties, et on verra pas mal de tendances assez contradictoires. Il est clair que cette déclaration va attirer beaucoup de sympathie à Andry Rajoelina tout en lui permettant de rester libre jusqu'à la fin de la transition. L'un des commentateur de blog, Rakotoson, avait dit que RFI avaient changé légèrement de langage par rapport à Ravalomanana, et est-ce qu'on doit pas y voir un rapport ou j'ai trop baigné dans les théories du complot ?

Ceux qui sont avec Rajoelina par pur intérêt critiqueront cette décision, car ils perdront une partie de leur protection. D'un autre coté, les légalistes ne pourront plus le prendre pour le bouc émissaire de service. Mais on peut également dire qu'on n'aurait jamais eu besoin de Maputo, Addis Abeba, Pretoria et petaouchnok s'il l'avait annoncé l'année dernière. Pourquoi attendre jusqu'au dernier moment pour prendre des décisions aussi logique ? Mais rendons à Rajoelina ce qui appartient à Aristote en reconnaissant qu'on doit lui tirer notre chapeau malgré toutes les différences qu'on peut avoir.

Pour l'instant, on ne peut que supposer sur la suite des évènements, et ce n'est surement pas la dernière scène du coup de théatre qui durent depuis bientôt 14 mois à Madagascar !