lundi 29 mars 2010

Madagascar : Rien de nouveau après 63 anniversaires du 29 mars 1947

Tout le monde va mettre du sien pour commémorer cet anniversaire du 29 mars 1947, la HAT va utiliser sa propagande habituelle, et les autres vont faire comme s'ils étaient les insurgés. Rien de nouveau sous le soleil à part le nom des protagonistes qui a changé, mais l'indépendance souhaitée s'est transformée en siège de velours et en compte bancaires remplis. Le reste n'est que de la foutaise, car après tout, ce n'est pas leur sang qui est versé... Etant donné qu'on se rappelle juste du 29 mars 1947, et non de tous les évènements de cette année, j'ai lu cet article qui donne un petit résumé. La révolte a été globale et s'est poursuivi durant plusieurs mois, même si le 29 mars a été le plus emblématique. Je vous donne quelques extraits de cet article ( Les phrases en bleu sont mes commentaires personnels pour donner matière à réflexion) :


1947 - Les Anglais remettent l'île aux représentants du général de Gaulle. Maladroits, ces derniers multiplient les réquisitions sous prétexte d'accélérer le développement de l'économie. Ils humilient les habitants en leur appliquant de façon rigoureuse le statut de l'«indigénat».

2009 - Des mutins s'emparent d'un pouvoir légitime par la force, et les putchistes multiplient les bévues plongeant le pays dans un véritable gouffre économique. Les opposants sont traités de terroristes et subissent les pires humiliations.





1947 - Trois députés malgaches à l'Assemblée constituante française fondent dès 1946 à Paris le Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache (MDRM) avec l'objectif d'une pleine participation des Malgaches à la vie politique...

2009 - Trois mouvances créent un super parti avec des objectifs ambitieux, mais dont le fond reste insignifiant. Ce super parti donne l'impression de réunir tous les malgaches autour d'un projet commun, mais ils confondent " Tous " et leurs partisans.


1947 - L'un d'eux, cependant, Joseph Raseta, ne s'en tient pas là. Il crée la même année une société secrète, la Jina (Jeunesse nationaliste), et prépare un soulèvement violent en vue de conquérir l'indépendance. Son message est bien reçu dans les villages et plantations de la côte orientale.

2009-2010 - L'un deux, cependant,......., ne s'en tient pas là, et prépare un soulèvement violent pour reconquérir ses anciens acquis. Son message est bien reçu par le village Fanazavana.


1947 - Le MDRM, également informé, diffuse dans les villages un télégramme demandant à chacun d'éviter les violences. Mais l'appel est sans effet. Selon certains commentateurs, les autorités françaises auraient fait en certains lieux arracher les affiches comme si elles souhaitaient en découdre avec les opposants cachés !

2010 - Les trois mouvances multiplient les paroles d'espoirs après les sanctions étrangères, mais le résultat reste sans effet auprès de la majorité. Les mutins tentent d'aggraver les choses en réprimant les leaders de l'opposition.


1947 - C'est ainsi que le 29 mars, quelques centaines d'hommes simplement armés de sagaies et de coupe-coupe attaquent des petites villes côtières et des plantations. Ils s'en prennent aux Européens mais aussi aux Malgaches qui vivent et travaillent avec eux. Les colons sont pris au dépourvu et ne peuvent réagir faute de moyens militaires sur place.

2009 - C'est ainsi que le 26 janvier et le 17 mars, des " amoureux de la ration " s'en prennent aux institutions et aux grandes banques. Ils s'en prennent aux partisans, ainsi qu'à ceux qui travaillaient avec l'ancien système.


1947 - Parmi les crimes les plus graves figure celui du 6 mai 1947, quand le commandant du camp de Moramanga, dans la crainte d'une attaque, fait mitrailler plus d'une centaine de militants du MDRM emprisonnés dans des wagons.

2009 - Parmi les crimes les plus graves figure le 07 février où des centaines d'innocents meurent lorsque des gardiens cinglés et des théoriciens du complot organisent une tuerie organisée en live sur toutes les chaînes.


1947 - L'armée française expérimente aussi une nouvelle technique de guerre psychologique : des suspects sont jetés vivants d'un avion pour terroriser les villageois de leur région.

2009 - L'armée malgache expérience aussi une nouvelle technique de guerre : L'électrocution de certains habitants d'Ambohijatovo, car les bouquiniste possèdent des armes de destruction massive avec les albums de Tintin et du Journal de Mickey.


1947 - Jean Fremigacci, maître de conférences à Paris-I et enseignant à l'université de Tananarive, établit le nombre des morts entre 30.000 et 40.000, dont 10.000 de mort violente et le reste de faim ou de maladie, ce qui est déjà beaucoup si on le rapporte aux 700.000 habitants de la région concernée

2009  - Un médecin de la HJRA rapporte en 100 et 300 morts pendant le 7 février alors que le nombre réel varie entre 30 et 50 ce qui est considérable au regard des circonstances de la manifestation.


1947 - En métropole, Le Figaro et L'Humanité parlent du soulèvement mais le gouvernement et l'ensemble des organes de presse minimisent son importance et ne disent rien de la répression. L'opinion publique, il est vrai, est davantage préoccupée par le rationnement, les grèves et la guerre froide.

2009 - Ailleurs, RFI, TV5Monde et France2 parlent de soulèvement populaire, et de nombreux médias minimisent les victimes, et mentent sur de nombreux faits pourtant vérifiables sur place.


1947 - L'insurrection de 1947 a été gommée de la mémoire collective des Français mais aussi des Malgaches qui admettent mal que les leurs aient pu très durement s'affronter.

2010 - La crise de 2010 a été oubliée rapidement, les exactions et les détournements de fonds et de ressources naturelles ont été gommés sciemment à cause des malgaches refusant d'admettre qu'ils ont étés les dindons de la farce.



Le 29 mars 1947 est certes une commémoration, mais elle doit d'abord nous servir de leçon par rapport à la stupidité de la majorité silencieuse qui s'est coupée la langue depuis. A quoi sert des myriades de bouquets de fleurs et de mausolée si le fond n'a pas changé, et que seuls les acteurs sont différents avec des spectateurs qui restent des moutons dans la baignoire.

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