Mais c'était l'absurdité des actions qui est effarante, j'ai vu des personnes vendre des sacs de riz de 50 kg à 10 000 ariary ! J'ai vu des personnes donner gratuitement des cartons entiers de beurre. Ils se croyaient dans une fêtes, seul piller comptait, la valeur des choses était nulle. Qui ne souvient pas des vrais Iphone à 100 000 ariary après le pillage de CITIC et de Supreme Center. J'ai vu des propriétaires pleurer assis devant leurs magasins saccagés. Je m'étonnerais toujours de la simultanéité des actions, on aurait dit que des personnes attendait le signal. Les témoignages directs sont rares, et c'est dommage. Ceux qui étaient à coté du Magro Behoririka savent très bien qui a donné l'ordre de piller debout dans sa voiture, mais qui est prêt à le dire ?
En plus du 26 janvier, il y a eu un autre jour de pillage quelques semaines plus tard, pendant le départ de Ravalomanana. France Pub et Jumbo Tanjombato venait d'être pillés, j'étais juste à coté de Leader Price qui a été étonnamment épargné... Au bout d'un moment, j'ai vu plusieurs personnes amener un chariot remplis de sandales, aussi quand certains ont vus, ils ont voulus piller les pillards (pour un comble !!). La bagarre a dégénérée, et 10 personnes étaient couvert de sang. Ils ont risqués leurs vies pour des sandales ne dépassant pas 2 000 ariary (même pas un euros). Comment une telle folie passe dans la tête des hommes et des femmes, je me le demanderais toujours !!!
Certains magasins ont rouverts après avoir empruntés de l'argent, et j'espère que ca va mieux pour eux. Mais quid du magasin Courts qui était l'un des rares vendant à crédit ? Quand aux militaires, ils sont très forts pour terroriser une foule pacifique, mais où étaient-ils à ce moment. Pourquoi cela a pris des heures pour faire quelques centaines de mètres entre leur base et le lieu des pillages. Nous avons vu le pire de ce que pouvait faire une population quand elle est lasse et en colère. Mais qu'est-ce que ca leur apportait aux pillards ? Ils meurent toujours de faim, et attendent en regardant les passants. Tout le monde s'est remplis les poches, mais certains se sont gavés !! Rien que dans les provinces, de nombreux commerçants ont remplis leur dépôt de stock, et on peut les voir même aujourd'hui. La classe défavorisée avait l'impression de s'enrichir, mais ils ont sacrifiés leurs avenirs.
Je te souhaite un triste, triste anniversaire, BLACK MONDAY !!!