La Chine, du marasme à un développement exponentiel
La Chine est l'un des pays qui la plus forte croissance économique, et ce, même par les temps de crise actuel. Mais cela n'a pas toujours été le cas, et on n'a qu'à retourner 20 années en arrière pour voir qu'ils ont fait des progrès considérables, et que leurs méthodes est attirantes pour les pays en développement. En fait, ce sont même les leaders chinois qui déclaraient, il y a quelques décennies, qu'ils n'avaient pas de " leçon à donner aux pays en développement", car la Chine était également pauvre. Mais tout cela a changé, et la propagande communiste est en même train d'utiliser sa méthode pour proposer une "alternative de la démocratie à occidentale". Mais quelles sont ses méthodes, et pourquoi elles sont tellement efficaces ? Commençons par le développement de la Chine qui a été possible avec un changement radical de la politique communiste qui interdisait auparavant de s'enrichir. L'ère industrielle a changé la donne, et des millions de chinois sont devenus riches en quelques années. Ainsi, des classes défavorisées sont passée à la classe moyenne, et ces dernières sont devenus des élites. Ce sont ces deux catégories qu'on surnomme "les loups affamés", qui ont énormément influencés la politique de la Chine. Tout simplement parce que leurs propres intêrets sont étroitement liés aux PPC (Parti Communiste Chinois), et que la moindre attaque nuirait à leurs intérêts économiques. C'est pourquoi le nationalisme est souvent utilisé pour asservir la jeunesse chinoise, on l'a vu lors des manifestations des J.O de Pékin, quand la Chine a boycotté plusieurs entreprises françaises. Ces classes aisées savent qu'ils n'ont pas besoin de marchés internationaux, car le gigantesque potentiel du marché chinois suffit à la plupart des entreprises. Mais les exportations chinoises sont également très importantes, mais la crise actuelle n'a pas vraiment ralenti la production. L'industrie chinoise est un autre débat, et je pense qu'elle va montrer ses limites dans les 30 prochaines années, mais on a le temps de voir jusque là, n'est-ce pas ?
Le modèle unique du "Soft Power"
Ainsi, le développement exponentiel est le symbole de réussite de la Chine, et elle l'a utilisé à merveille pour faire des relations diplomatiques avec de nombreux pays, et sa cible principal sont les pays en développement. Le génie chinois consiste à proposer ce qu'on surnomme le "Soft Power", c'est à dire une percée en douceur dans ces pays. L'invasion chinoise prend plusieurs formes, à savoir, économique, culturel, et éducation. La première est la plus importante, car des pays à faibles revenus peuvent avoir l'illusion d'être riche, car on peut tout dire sur les produits chinois, mais tout le monde est d'accord sur le fait qu'ils sont bons marchés. Cela permet à la fois de doper leurs exportations, et de donner un visage angélique à la Chine. La phase culturelle passe par l'occupation du paysage médiatique, la Chine sait pertinemment que les répressions sanguinaires et la censure ne sont plus efficaces, et même si elle les utilise toujours, elle se concentre désormais sur la propagande à grande échelle. La chaine chinoise CCTV est présente dans plus d'une centaine de pays (même à Madagascar, la TVM de Ravalomanana en diffusait les émissions), et d'autres projets de ce genre sont à l'oeuvre avec des investissements atteignant les 100 millions de dollars. Cette propagande médiatique est également très présente en Chine, puisqu'elle permet à la nouvelle génération de croire qu'elle fait partie de la classe aisée, et les émissions de mode, de chansons, de films sont en train de se développer à vitesse TGV ! On abrutit par le divertissement, et on évite de parler des vrais problèmes.
Enfin, c'est dans l'éducation que la Chine a fait le plus d'effort, notamment avec les "Instituts Confucius", ces derniers sont des centres de formations qui offre des cours gratuits en chinois et mandarin. Ces instituts sont également présents à Madagascar, et on peut voir certains affiches proposant ce type de cours, mais les adresses de ces instituts restent étonnamment flous. On pourrait croire que c'est bénéfique, car ca permet d'apprendre des langues étrangères, mais cela inclut également des cours sur " la vision de Chine sur le monde à travers l'histoire". N'espérez pas apprendre ce qui s'est passé à Tianmen en 1989, sur le mouvement Falungong ou l'autonomie des Uyghur. Car ces instituts déforment l'histoire de la Chine, et on peut imaginer les dégats intellectuels sur des étudiants étrangers. De même, la censure chinoise a également fait des émules, car elle utilise deux méthodes distinctes, la première est la répression physique, et la deuxième est l'inondation d'informations erronés. Elles sont diablement efficaces, et elles ont même été utilisées à Madagascar dans les plus forts moment de la crise.
Un exemple pour les dictatures, et le cas particulier de Madagascar
Le "Soft Power" donne toute sa puissance lorsqu'il s'agit de parler avec les dictatures dans certains pays en développement. Le principe de la Chine est simple " On vous donne tout l'argent que vous voulez, et on ne dit rien sur vos pratique démocratiques plus que douteuses". Ensuite, "c'est à vous de ne rien dire quand on veut des ressources naturelles". C'est l'opposé des démocraties occidentales qui exigent des preuves de bonne gouvernance avant de débourser le moindre centime, et c'est pourquoi la Chine est très copine avec des pays comme le Soudan ou le Zimbabwe. Le cas de Madagascar est différent dans le fait que c'est surtout Marc Ravalomanana qui s'est approché de la Chine. Il a eu les yeux écarquillés devant la réussite chinoise qui n'était pas incompatible avec la réduction des libertés individuelles. De plus, sa tentative désastreuse de créer l'Ariary l'a forcé à demander l'aide de la Chine qui lui a ouvert les bras. Des milliards ont été investis, et actuellement, les produits chinois représentent la majorité du secteur du textile, et ils lorgnent également vers des domaines tels que l'électro-ménager et l'automobile. Marc Ravalomanana avait lui même déclaré aux autorités chinoises lors de la réunion de la Banque Africaine de Développement à Shanghai que :" Vous êtes un exemple d'une transformation réussie, et que nous en Afrique, devrions suivre cet exemple". Je pense que c'est limpide, mais alors, on peut penser que cette percée chinoise à Madagascar va disparaitre maintenant que Ravalomanana n'est plus au pouvoir ? Monumentale erreur, mon cher ami ! Et c'est pour ça que le modèle chinois force l'admiration ! La non ingérence du "Soft Power" permet à la Chine d'être toujours présente indépendamment du pouvoir en place, et on imagine mal la France faire pression à la Chine. Du moment que cette dernière trouve son compte, elle n'en a rien foutre de ce qui se passe à l'intérieur du pays, et les dernières nouvelles sur le trafic de bois précieux m'incite à penser que le "Soft Power" est plus actif que jamais.
En conclusion
En bref, la Chine est un acteur incontournable de Madagascar, et ce, quel que soit le régime au pouvoir. La Chine propose un modèle concurrent de la démocratie qu'elle surnomme " Démocratie guidée". Cela signifie une certaine liberté, mais pas touche à ses intêrets. La volonté du peuple, le développement durable et la préservation de la biodiversité n'existe pas pour elle, car ces termes n'existent pas encore dans les dictionnaires chinois !
