Le comportement des médias malgache dans la crise de Madagascar.

En marge de la crise politique qui secoue Madagascar, ce serait une erreur de passer sous silence le comportement des médias malgache pendant cette crise. on peut dire que l'indépendance de l'expression est limitée voir inexistante dans certains, en particulier dans la presse écrite.

Parce qu'il ne faut pas oublier que l'indépendance de l'expression va de pair avec l'indépendance vis à vis d'un évènement comme le prescrit la déontologie du journaliste, il est navrant que la plupart des médias dans la presse écrite basculent dans les extrêmes, soit ce sont des quotidiens qui sont proches du pouvoir et qui ne pipent mot sur ce qui se passe ou c'est l'opposition la plus radicale avec des déclarations qui frisent la xénophobie. Des médias comme "La Gazette de la grande Ile" ou "La Vérité" essaient de se donner une contenance d'indépendance mais dès qu'on se plonge un peu profondément dans certains de leurs articles, on remarque une critique acerbe du pouvoir actuelle qui n'est pas toujours fausse mais largement exagérée, l'utilisation de clichés et d'amalgames démagogiques est flagrante et qui frisent carrément la diffamation pur et simple. D'autre titre comme "Midi Madagascar" reste très prudent dans leurs analyses et essaient de ne pas froisser ni l'un, ni l'autre partie.

Ce n'est pas mieux avec les télévisions, LA M.B.S, la télé du chef de l'état qui a été brulée durant les premières émeutes a été récemment réactivées ne diffusent plus que les communiqués officiels ultra filtrés. En ce qui concerne VIVA TV, la chaîne du maire qui a été fermée par le pouvoir et qui a été de nouveau autorisée à émettre de nouveau après les émeutes pourrait changer de nom et pourrait s'appeler "Propagande TV", la déformation des informations est une chose courante et leurs journeaux télévisés donne carrément envie de vomir, d'autres chaines comme Ma TV reste très prudente puisque c'est une filiale du journal Midi Madagascar et qui on peut le dire à réussi à faire un vrai numéro d'équilibriste en essayant de défendre les deux parties, le groupe RTA a annulé certains de ses programme en les jugeant trop "sensibles". La peur des réprésailles du pouvoir est encore très perceptible dans les tons des médias qui n'appartiennent à aucune des deux parties.

Les radios aussi sont très touchées par ce phénoméne, ce qui est très étrange, c'est qu'après les émeutes, presque toutes les radios étaient coupées ou émettaient très mal alors que deux radios seulement ont été brulées mais essayons de ne pas devenir paranoiaque et restons positifs en saluant quelques radios qui ont parfaitement remplis leurs roles de médias de proximités et de spontanité, parmi elles, je voudrais féciliter la radio "Farimbona" qui avec ses émissions spéciales nous mettaient au courant quasiment heure par heure des situations dans les différents quartiers. Ils ont su garder un débat assez ouvert tout en maintenant leur déontologie. La radio VIVA est quasiment à l'opposé de la première et est la copie conforme de la télé de même nom, un ramassis de propagandes, de clichés et déformations à tel point qu'il faudrait renommer cette radio en "La radio des milles collines". De même, la radio MBS essait de nous faire croire qu'on vit dans le meilleur des mondes et qu'il n'y a aucune crise politique.

Le principal problème vient du manque de moyens des médias malgaches, il est toujours très difficile de concilier succès commercial et indépendance même dans les pays développés alors ce n'est même pas la peine d'en parler dans les pays en développement, les chaînes qui sont "proche" du pouvoir ou de l'opposition peuvent quasiment fonctionner à perte puisqu'ils ne se préocuppent pas de l'aspect commercial mais de la pensée dictée par leurs propriétaires. Les nouvelles technologies pourraient aider à abattre ce quasi monopole de l'opinion si l'accès à ces technologies n'était pas faramineuse.

Les Questions sont les réponses à l'ignorance !!