samedi 25 février 2012

Madagascar : Pauvres nous sommes, pauvres nous resterons !

 

La Banque Mondiale classe Madagascar dans les PTTP (Pays Très Très Pauvre) et cela dure depuis si longtemps que cela devient banal. Des graphiques sur l’évolution du PIB national montre que tous les pays de l’Océan Indien évoluent dans le bons sens sauf Madagascar qui régresse malgré un indicateur positif de la lutte contre la corruption. Il n’est pas nécessaire d’être un économiste chevronné pour comprendre le mécanisme de la richesse et je la résume en une seule phrase –> La suppression d’un intermédiaire.

Imaginons que vous soyez un fabricant de peinture qui propose un pot de 1 kg à 10 euros que vous pouvez vendre à 15 euros avec 5 euros de bénéfice. Théoriquement, ce bénéficie vous permet de proposer régulièrement un produit tout en dégageant un bénéficie constant ce qui permet d’améliorer l’entreprise et la production. Mais le problème de Madagascar est qu’il y a une foule d’intermédiaires entre vos 10 euros et vos 15 euros. Le client qui est prêt à dépenser les 15 euros ne sait pas que vous vendez à 10 euros, car un intermédiaire vous l’achète à 12 euros, ensuite un second qui l’achète à ce premier intermédiaire à 15 euros et au final, le prix final revient à 25 euros. Généralement, le producteur se rend compte au bout de quelques années qu’il pourrait gagner beaucoup plus en supprimant les intermédiaires, mais il est évident que ces derniers ne vont pas se laisser faire.

Ce simple principe permet d’exprimer tous les problèmes de pauvreté de Madagascar, car on convainc les gens que les intermédiaires sont la seule solution pour vendre leurs produits. Le secteur informel est l’un des plus actifs dans le pays et on peut prendre l’exemple des secteurs de l’artisanat malgache et des plantes médicinales. Dans un documentaire, on voit des intermédiaires étrangers qui achètent ces produits en grosse quantité à bas prix pour les revendre à prix d’or sur le marché international. La marque Made in Madagascar est vendeuse grâce à son caractère exotique. Il n’est pas rare qu’un sachet de plante médicinale coute 5000 ar sur le prix du producteur, mais il est vendu sur les sites marchands pour 25 euros… L’argument des intermédiaires est que sans eux, les producteurs n’arriveront pas à écouler leurs produits parce que le marché local n’est pas important. Mais c’est une fausse explication, car il suffirait que le producteur arrive à écouler directement sur le marché international pour qu’il fasse des bénéfices conséquents.

Cela étant dit, on ne peut pas accuser le méchant étranger d’exploiter les pauvres malgaches, car le système est injuste à la base. Il n’y a pas de souplesse bancaire, les paiements en ligne sont inexistants, le manque de formation des producteurs pour la vente à l’international et j’en passe. C’est pourquoi, de nombreux secteurs sont à la merci de quelques groupes économiques très importants. On a cité l’exemple de l’artisanat malgache et des plantes médicinales, mais on peut aussi citer le marché de la pêche, de la vanille, de la girofle, du Ylang Ylang, des pierres précieuses, de l’or, etc. On ne parle pas ici des gigantesques ressources naturelles de minerai parce que seules les entreprises étrangères ont la capacité de les exploiter, mais d’autres petits secteurs peuvent faire vivre une grande partie de la population, mais non, il ne faut pas que la population locale se rende compte des richesses qu’elle possède, aussi tout le monde complote consciemment ou non pour bloquer la dynamisation du secteur.

La moindre critique sur ce système injuste provoquera une levée de boucliers de tous les intermédiaires économiques à commencer par le gouvernement, les banques et toutes ces associations qui prétendent aider le peuple malgache à sortir de la pauvreté. La sacro-sainte loi du capitalisme est utilisée pour justifier toutes ces dérives et cela continuera encore et encore. Depuis quelques mois, la HAT subventionne les compagnies pétrolières pour qu’elles n’augmentent pas le prix carburant et cette semaine, la Banque Mondiale a annoncée que ce type d’assistanat tue le secteur privé à petit feu. Intéressant comme cette Banque Mondiale se met au service de ces groupes ultra-puissants dont les bénéfices se chiffrent par milliards  ? Et la population avec les chauffeurs de taxi-be, les taxi, la répercussion du prix de l’essence sur les produits PPN ? Est-ce qu’ils ne vont pas mourir à petit feu à cause de cette augmentation supplémentaire ? Le mensonge est systématique et il suffit d’une seule rumeur pour que les anciens stocks de carburant soient majorés aux nouveaux tarifs alors qu’il n’existe aucune raison pour le faire.

Si on étudiait profondément ce système économique qui perdure depuis des années, on verrait que pour 1 Ariary qui rentre au pays par l’intermédiaire des aides étrangères et des investissements, il y a 9 autres qui ressortent en toute légalité contribuant ainsi à alimenter une pauvreté toujours croissante.

 

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vendredi 24 février 2012

Les tarifs de la connexion internet à Madagascar (ADSL et Mobile)

 

Il est toujours intéressant de comparer les tarifs de la connexion internet à Madagascar que ce soit pour le mobile ou l’ADSL et on voit qu’il y a les mêmes fourchettes avec des différences de services supplémentaires et de réductions minimales.  On va lister les opérateurs Orange, Telma et Blueline.

Les tarifs internet d’Orange Madagascar

Les prix ci-dessous s’appliquent à la connexion d’internet mobile en prépayé :

Quantité de Donnée

Prix

Validité

20 Mo 2 000 ar 24 heures
100 Mo 5 900 ar 24 heures
100 Mo 12 000 ar 30 jours
500 Mo 49 000  ar 30 jours

 

Ensuite, nous avons les tarifs internet d’Orange Madagascar en classique (abonnement) :

Quantité de donnée

384 kbps

1 mbps

500 Mo 29 000 Ar 49 000 Ar
1 Go 49 000 Ar 79 000 Ar
3 Go 79 000 Ar 139 000 Ar
10 Go 139 000 Ar 199 000 Ar
30 Go 199 000 Ar 249 000 Ar

 

Les tarifs internet de Telma

Telma et Moov propose une offre conjointe d’ADSL + Téléphone à 149 000 ar par mois pour une durée d’engagement de 12 ou 24 mois si vous ne disposez pas encore de ligne téléphonique. Si vous en possédez une, cela revient à 99 000 ar par mois. Ces tarifs sont valables pour le téléphone et l’internet, mais on peut aussi ajouter une option de CanalSat et le prix varie selon les bouquets que vous choisissez :

Type de  bouquet

Le prix pour les 4 premiers mois

Le prix pour les mois restants

CanalSat bouquet Découverte 135 700 Ar 155 600 Ar
CanalSat bouquet Evasion 135 700 Ar 175 600 Ar
CanalSat bouquet Privilége 135 700 Ar 225 600 Ar
CanalSat bouquet Prestige 135 700 Ar 275 600 Ar
CanalSat bouquet Excellence 135 700 Ar 315 600 Ar

 

En plus, vous pouvez ajouter une option Wifi à toutes ces options pour 28 800 ar par mois et une assurance du modem ADSL pour 5000 ar par mois (valable pour un remplacement). Evidemment, Telma et Moov nous promet une connexion de 1 Mbps, mais cela reste très très hypothétique pour ne pas dire d’un mirage dans un désert.

 

Les tarifs de la connexion internet de Telma en prépayé

Telma possède aussi des offres en abonnement pour mobile, mais les variations sont minimes, c’est pourquoi, on se contente de donner ici les prix pour Telma Prépayé.

Quantité de donnée

Prix

Validité

20 Mo 2 000 Ar 1 Jour
60 Mo 4 000 Ar 7 Jours
200 Mo 15 000 Ar 30 Jours
500 Mo 26 500 Ar 30 Jours
1 Go 45 000 Ar 30 Jours
3 Go 72 500 Ar 30 Jours
10 Go 136 500 Ar 30 Jours
30 Go 182 500 Ar 30 Jours

 

Les tarifs de Blueline Madagascar

Blueline propose deux types d’offre ADSL + Téléphone + TV :

  • 129 000 ar pour 512 Kbps
  • 179 000 ar pour 1 mbps

Auxquels, on doit ajouter 99 000 ar pour la mise en service.

Au vu de toutes ces offres, on a l’impression d’une grande complexité et d’une concurrence entre ces opérateurs, mais le fait est qu’ils se ressemblent beaucoup avec quelques différences ici et là pour le marketing. Telma possède un léger avantage sur tarifs de connexion mobile en prépayé, mais cela reste négligeable. Quand à Zain, il devrait créer un site dédié parce que franchement, c’est du n’importe quoi ! Les prix ne sont pas clairs et l’activation reste un cauchemar. Life n’est ni compétitif, ni assez présent pour qu’il soit présent sur ce comparatif.

De même, ces tarifs peuvent changer au fil du temps, ainsi, j’ignorais que Telma avait baissé certaines de ses offres, donc il faut consulter leur site assez régulièrement.

 

mardi 21 février 2012

Madagascar : Techniques de Coup d’Etat

 

Il existe des livres qu’on ne trouve pas dans les bibliothèques, ni même sur les boutiques en ligne, mais on peut les trouver dans certains recoins du web où des citoyens lambdas n’ont pas l’habitude d’y aller, car ce sont des recoins sombres et qu’il existe des cryptes qu’il ne vaut pas mieux ouvrir. C’est dans ce genre de recoin que j’ai trouvé un livre intitulé Coup d’Etat - The Technique of Revolution écrit par Curzio Malaparte, un journaliste et un éditorialiste politique qui a suivi la révolution bolchévique en Russie, celle de Pologne et celle de l’Allemagne. Ce livre a été publié pour la première fois en 1931 et à première vue, il m’a semblé un recueil d’analyses politiques qu’on lit quand on a des insomnies. Mais quand j’ai lu la première histoire, j’ai été effaré de voir que les techniques utilisées par les révolutionnaires de l’époque sont identiques à ce qu’on a pu voir en 2009 à Madagascar. Au cours des années qui précédèrent la publication, ce livre a été banni des bibliothèques et des universités à cause de son contenu extrêmement subversif et que cela peut donner des idées à certains. Mais ce livre est une mine de connaissance pour comprendre la définition d’un Coup d’Etat et d’une révolution et que cela peut servir de leçon aux générations futures.

 

La différence entre une révolution et une insurrection

 

La Révolution Russe d’Octobre 1917 est l’une des plus importantes de l’histoire puisqu’elle a portée Lénine au pouvoir et qu’elle est le commencement de l’URSS. L’histoire officielle nous raconte que l’architecte de cette révolution a été Lénine, mais en réalité, tout le mérite revient à Léon Trotski qui était un révolutionnaire et un communiste dans l’âme. Dans l’esprit de Lénine, la révolution devait être d’une grande ampleur avec des appels généraux dans les usines, les syndicats et toute la classe ouvrière. Ensuite, on devait organiser des grèves, des protestations dans tout le pays jusqu’à faire tomber le gouvernement. Léon Trotski n’était pas d’accord, car il estimait que c’est une technique à l’ancienne qui n’a plus cours dans le monde moderne. Pour créer une révolution, il faut d’abord créer une insurrection avec quelques dizaines de membres radicaux qu’on recrutés et entrainés. Ensuite, on peut appeler la foule à la révolution et enfin, on peut faire tomber le gouvernement.

La cible principale de cette révolution était Petrograd, aujourd’hui Saint-Petersburg, car c’est la ville des institutions gouvernementales et une concentration de la classe ouvrière. Pour Lénine, la révolution devait être politique et même philosophique tandis que pour Trotski, c’était une machine et on devait utiliser des tacticiens et des experts pour la lancer.

La tactique de Trotski consistait en ce qu’il appelle des manœuvres invisibles. Il a recruté une centaine de personnes prêtes à tout dans les usines, des chômeurs et autres membres de la classe ouvrière. Ensuite, il les a séparé par des groupes de 3 ou 4 personnes qui passeraient inaperçus au yeux des autorités. Enfin, ces groupes étaient chargés de faire monter la tension auprès de la foule avec des slogans incendiaires contre le gouvernement. A cette époque, le chef du gouvernement était Kerenski qui avait gardé les habitudes du passé, à savoir, un ordre bien établi avec une armée entièrement sous ses ordres. L’armée ne pouvait se déplacer qu’en masse et c’était le principal point faible contre une insurrection à la Trotski. En effet, on peut voir encore ce type d’armée avec la police, le gendarme ou le militaire actuel. Des groupes très organisés qui obéissent aveuglément aux ordres. Les hommes de Trotski étaient indépendants et ils pouvaient lancer des attaques de leur propre initiative. Leur seule ligne directive était de déstabiliser le gouvernement par tous les moyens. Il est toujours impossible pour une armée traditionnelle de vaincre des techniques de guérilla et on le voit en Irak ou en Afghanistan de nos jours.

 

Les techniques de Coups d’Etat de Trotski

 

Pour qu’une insurrection à la Trotski fonctionne, il faut respecter les étapes suivantes :

  • Il faut que le peuple accueille favorablement un renversement du pouvoir
  • Il faut paralyser les centres techniques et les capacités de défense du gouvernement
  • Il faut mobiliser le maximum de personnes après les premières jours de l’insurrection dans une grève générale.

A cette époque, la Russie était déchirée par une guerre de pouvoir, le chômage et le nombre de déserteurs dans l’Armée Rouge. Toutes ces personnes erraient sans but dans la ville et ils attendaient une chose sanglante pour exprimer leur frustration. Selon Lénine, il faut rassembler le maximum de partis politiques et faire de longues discussions sur les changements possibles. Trotski était plus radical, car selon lui, il suffit de paralyser les défenses et les communications du gouvernement pour le faire tomber. La puissance d’un gouvernement n’est pas dans les ministères, mais les casernes, les centres de communications, les hôpitaux, les routes, etc. Une fois qu’on a paralysé tous ces centres, le gouvernement est totalement sans défense.

De ce fait, Trotski envoya ces groupes qu’on appela les Gardes Rouges en mission de surveillance sur tous ces points stratégiques. Personne ne fait attention à 3 ou 4 personnes sans armes qui observent la force militaire et la capacité de réaction des autorités. Ensuite, ils ont déclenchés des actions pour tester les réactions des militaires. Une fois qu’ils ont eu toutes ces informations, ils pouvaient se préparer avec l’armement et le nombre d’hommes nécessaires. Ainsi, des groupes armés ont visés les centres de télégraphe, les stations de train et les compagnies d’électricité. L’erreur monumentale de Kerenski a été d’envoyer toutes ses forces pour protéger les ministères alors qu’ils n’ont jamais étés la cible.

Pour réussir le Coup d’Etat de 1917, Trotski n’a eu besoin que de 100 hommes pour prendre une ville de plusieurs centaines de milliers d’habitant. L’attaque a été lancée le 24 octobre 1917 contre le centre de télégraphe et les ponts de communication de la ville. Simultanément, d’autres groupes prenaient d’assaut les compagnies d’électricité et les stations de train. Enfin, un dernier groupe attaqua les casernes de militaire avec des grenades pour semer le chaos. La ville tomba en l’espace de quelques heures tandis que le gouvernement de Kerenski comprenait à peine ce qui se passait. Le gouvernement embourbé dans sa bureaucratie crut d’abord à une propagande de déstabilisation tout simplement parce que ce n’était pas un Coup d’Etat techniquement parlant puisqu’aucun ministère n’avait été attaqué. La seconde phase a été un appel général aux ouvriers et à la foule pour piller tout ce qui bouge. Voici une traduction d’un témoin de la ville pendant le 2e jour de l’insurrection :

Les gens étaient comme fous, ils riaient et ils couraient dans tous les sens. On n’avait aucune nouvelle puisque la presse et le télégraphe étaient coupés. Les passants gonflaient les rumeurs les plus folles et on errait sans but dans la ville à la recherche de la moindre information. C’était indescriptible et on ne pouvait pas imaginer de tels actes de barbaries de la part d’un peuple civilisé

Cela ne vous rappelle rien ?

Quand le chaos a été généralisé, Lénine et ses proches sont allés tranquillement dans les institutions gouvernementales et ils ont arrêtés le chef du gouvernement et les responsables politiques sans aucun effort puisque ceux-ci n’avaient plus rien pour se défendre. L’une des plus grandes villes de Russiee était tombé en quelques jours avec une centaine d’hommes issue de la classe ouvrière !

La comparaison avec la situation de Madagascar est tellement effarante qu’on dirait que quelqu’un a appliqué les consignes de ce livre à la lettre. On a eu d’abord les actes de déstabilisation. On se souvient aussi que la prise des ministères n’est arrivé que très tardivement. L’important était de créer un choc psychologique avec les pillages et les morts pour traumatiser le citoyen qui n’avait pas l’habitude de ce type de violence. On peut aussi comparer l’inefficacité du gouvernement de Ravalomanana qui avait envoyé l’armée contre des groupes de quelques dizaines de pillards. Il avait déjà perdu avant même de commencer la bataille. On a également le terreau favorable d’une révolution générale avec la stagnation de l’économie et une faiblesse de la richesse malgré une croissance positive.

Aussi, quand on lit sur les sites proches du pouvoir que les évènements de 2009 sont une révolte spontanée, on a envie de ricaner devant une telle propagande. Ces évènements ont étés planifiés et préparés avec une minutie extrême. Tout a été analysé et fait pour que cela explose au bon moment. Avec Trotski, il y a eu de nombreux militaire et ingénieurs qui ont participés à l’insurrection. En fait, le principal avantage de la technique de Trotski est cela ne ressemble pas à un Coup d’Etat grâce aux petites attaques qui paraissent anodines. C’est lorsque le gouvernement est tombé qu’on peut revendiquer le nom de Coup d’Etat avec des documents juridiques bidons. Il suffit de voir les dates de 2009 : Janvier et Février 2009 pour les actions de guérilla et mars 2009 pour la proclamation d’un nouvel Etat.

 

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lundi 20 février 2012

Madagascar : Pauvreté ou mauvaise volonté sur la révolution numérique

 

Depuis quelques années, la révolution numérique est le maitre mot à Madagascar et en Afrique. On nous promet monts et merveille avec la connexion par fibre optique et la connexion de l’internet mobile. Mais on a l’impression que cette révolution numérique est paradoxale parce qu’on a vulgarisé des technologie tels que le paiement par mobile tandis que la connexion proprement dite est toujours exécrable. Lors du passage du cyclone Giovanna, la plupart des opérateurs de téléphonie mobile étaient en panne à part Telma qui a pu résister grâce à son réseau filaire. La fibre optique est arrivée à Madagascar depuis plusieurs années et chose étonnante, nous avons deux câbles sous-marin qui relie la Grande Ile au monde, mais force est de constater que la stabilité et les prix n’ont quasiment pas changés.

En Ouganda, les prix ont baissés de près de 70 % et les concurrents proposent des offres toujours plus alléchantes, mais à Madagascar, on note une entente tacite ou non sur les prix. Un exemple est qu’une connexion par mobile chez Telma coute 15000 ar pour 200 Mo valable 30 jours. Chez Zain, la même connexion coute 16000 ar et chez Orange, on a l’offre de 100 Mo pour 12000 ar. Toutes ces offres sont en prépayées qui est la plus intéressante puisqu’on ne doit pas acheter d’équipement supplémentaire. A part la différence de quelques milliers d’ariary, on ne voit rien de particulier, car on dirait que chaque opérateur attend une baisse des prix pour proposer quelque chose d’équivalent et non quelque chose de différent. Et Telma était l’opérateur le plus cher puisqu’à une époque, son offre était de 25 Mo pour 15000 ar, mais l’offensive de Zain l’a forcé à réagir.

Si les prix stagnent, la stabilité est une véritable montagne russe, car on doit prier pour que la connexion fonctionne chaque jour. Les plus grosses perturbations sont chez Telma où on peut souffrir de coupures pendant plusieurs heures sans aucune explication. Et c’est étrange puisqu’il possède le seul réseau filaire qui doit lui garantir une stabilité maximale. En fait, la connexion est devenu pire que lorsqu’on n’était pas connecté avec les câbles sous-marins ce qui est un comble.

Quand aux FAI classiques tel que Moov ou Blueline, on se rend compte que les tarifs n’ont pas changés, mais qu’ils proposent des services inutiles. Ainsi, Blueline propose un package de télévision, de téléphonie et d’internet pour un tarif qui n’a pas du tout changé au fil des années. Pourquoi ne pas proposer un tarif uniquement pour internet qui serait abordable pour tous.

Malgré les promesses, tous ces opérateurs ne font rien pour améliorer le service, ainsi on n’a pas eu une seule nouvelle offre depuis des mois. Il reste quand même Life, le 4e opérateur, mais sa force de pénétration est si faible qu’on se demande s’il existe encore. Techniquement, une fibre optique transmet des données à la vitesse de lumière, mais il semblerait que les câbles sous-marin du coin soient atteint par le syndrome du Mora Mora. On aura des avancées considérables le jour où les opérateurs ne dépenseront plus des millions sur des publicités, mais plutôt sur l’amélioration de leurs services.

 

jeudi 16 février 2012

Cyclone Giovanna à Madagascar, test clé pour la HAT

 

Le cyclone Giovanna a traversé Madagascar de part en part et les dégâts sont nombreux. On compte plus de 16 victimes provisoires et environ 1800 sinistrés, mais ce nombre risque d’augmenter quand on sait que les villes de Brickaville et de Vatomandry ont été détruites à plus de 60 %. D’un point de vue objectif, la HAT a bien réagit après le cyclone en débloquant immédiatement les secours et en mobilisant les militaires pour aider les pompiers. Mais ils auraient pu faire mieux, car les premières heures laissent à penser que les autorités n’ont pas anticipés la puissance du cyclone alors qu’il avait presque atteint la catégorie 5 qui était celle du tristement célèbre cyclone Geralda. Les annonces de la RNM étaient décalés, ainsi l’oeil du cyclone qui est constitué d’un calme plat était sur Tana à 8 heures et la RNM disait qu’il ne serait là que vers 9 heures. Pendant les communications de cette radio avec les services météorologiques, on entendait un brouhaha général où tout le monde se contredisait sur la durée et même la trajectoire du cyclone.

Avant de venir à Madagascar, Giovanna était passé par l’île Maurice et même s’il l’a juste frôlé, les préparatifs étaient exceptionnelles. Plusieurs jours avant l’entrée du cyclone, les autorités et les médias sensibilisaient la population en les exhortant à faire des provisions pour éviter le pire. Evidemment, certains diront qu’on ne peut pas comparer Madagascar avec ses 20 millions d’habitants et Maurice avec ses 2 millions, mais je pense que tout n’est qu’une question d’organisation. Les autorités malgaches pensaient sans doute que Giovanna perdrait de sa puissance à cause du relief montagneux de Tana et ça été le cas puisqu’il est tombé dans la catégorie 3 dans la matinée du 14 février. Mais même avec une puissance modérée, les dégâts sont importants, notamment les quartiers qui ont étés complètement inondées et on peut remercier le ciel que Giovanna n’ait pas apporté des pluies torrentielles à cause du risque d’inondation.

Maintenant, c’est le test le plus important pour la HAT, car il doit réparer les dégâts du cyclone. Il a fallu des années pour reconstruire les dégâts causés par Geralda et espérons que ce ne soit pas la même chose pour Giovanna. Un aspect intéressant de ce cyclone est qu’il a été live tweeté par quelques citoyens qui utilisaient soit leur mobile ou leur ordinateur portable. Certains utilisaient même des groupes, car jusqu’à jeudi 16 février, certaines zones de Tana étaient touchées par des coupures d’électricité. Ainsi, les médias citoyens, dans une certaine mesure, ont pu fournir de bonnes informations sur la trajectoire du cyclone et des dégâts potentiels sur la ville. Je pense que c’est la première fois que Tananarive a été dans l’œil d’un cyclone et on peut dire qu’on l’a senti passer !

 

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samedi 11 février 2012

Madagascar : le désert des paiements en ligne (Paypal)

 

Madagascar poursuit son chemin au travers ses crises politiques, sociales et économiques, mais il y a une chose qui n’a pas changée depuis des décennies et c’est les paiements en ligne. Le pays connait une petite révolution numérique avec l’internet mobile et sa formidable pénétration dans les recoins les plus reculés. Le paiement par mobile s’est aussi vulgarisé, mais tout cela reste entre les 4 murs du pays. Essayez seulement de payer en ligne à l’étranger et on se rend compte qu’on est dans une véritable prison bancaire. Paypal est le moyen le plus sûr de payer en ligne à travers le monde et il est disponible dans plus d’une centaine de pays sauf Madagascar. Il est risible de constater qu’un malgache peut ouvrir un compte Paypal, mais qu’il ne peut pas le débiter ou le créditer. On pourrait le lier à un compte bancaire, mais cela ne marche que pour les comptes bancaires américains.

La seconde solution est de lier son compte Paypal à Madagascar avec une carte de crédit telle que Visa ou MasterCard, mais là, c’est les banques malgache qui font un blocage. J’adore le logo des distributeurs automatiques de la BOA qui acceptent la VISA, mais attention, c’est une carte VISA nationale et donc, on ne peut pas l’utiliser avec Paypal. Il n’y a aucune banque qui délivre une carte de crédit internationale sauf si on veut payer un dépôt faramineux à la BMOI qui est l’une des rares à proposer ce service. La seule solution est d’utiliser les virements bancaires et je dois dire que c’est plutôt rapide, mais les frais de virement peuvent atteindre les 15 % du montant, donc faites le calcul du bénéfice de la banque si vous recevez 100 euros…

Des initiatives ont étés lancées pour que Paypal couvre Madagascar, mais ce n’est pas la faute de Paypal, mais bien du manque de volonté du secteur bancaire malgache. Entre les années 1990 et 2000, Madagascar était une plaque tournante du blanchiment d’argent et donc, ce secteur est dans la liste rouge des législations contre ce fléau. Malgré des efforts de transparence, on se rend compte que les banques malgaches ont toujours une sale réputation même si les trois plus grosses banques à Madagascar sont des filiales de groupes étrangers (Crédit Agricole, Société Générale et Bank Of Africa)… Les banques savent pertinemment que si elles généralisent le paiement en ligne en le rendant accessible à tout le monde, elles vont perdre une grande partie de leurs bénéfices.

De nombreux malgaches qui possèdent des proches à l’étranger utilisent Western Union qui est le seul service valable pour recevoir de l’argent depuis de l’étranger. Il y a peu de vérification et le destinataire ne paie aucun frais, mais c’est toujours très couteux pour l’expéditeur. On remarque que tous les paiements en ligne à Madagascar ne vont que dans un seul sens comme si on voulait empêcher les malgaches de développer leurs activités par leurs propres moyens. Un travailleur web qui aurait des clients dans le monde entier et qui pourrait être payé facilement ne dépendrait pas de la situation économique locale de Madagascar où on peut perdre son emploi du jour au lendemain.

Le problème ici est que la révolution numérique malgache promis par nos politiciens ne verra jamais le jour si on ne fait pas d’efforts drastiques pour assouplir le secteur bancaire. Une telle révolution s’accompagne de nouvelles opportunités d’emplois et Madagascar peut devenir très compétitif grâce à la délocalisation, mais comment envisager un tel avenir si on décourage tous les clients potentiels. Je rêve d’un Madagascar où on pourra effectuer des paiements en ligne grâce à son téléphone portable. Imaginez ! Une personne vous envoie de l’argent depuis l’Himalaya sur votre compte mobile Orange, Telma et Zain et vous le récupérez tranquillement auprès d’un des points de vente avec une simple pièce d’identité. Utopie, Rêve Fou et Espoir symboliserait un tel Madagascar !

 

PS : D’après mes recherches, il y a bien Moneybookers qui supporte les comptes bancaires malgaches, mais cette plateforme a une réputation d’arnaque et elle n’est pas aussi populaire que Paypal sans compter qu’elle n’est pas bien représentée sur les modes de paiement des boutiques en ligne ou des hébergeurs web.

 

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