Le cyclone Giovanna a traversé Madagascar de part en part et les dégâts sont nombreux. On compte plus de 16 victimes provisoires et environ 1800 sinistrés, mais ce nombre risque d’augmenter quand on sait que les villes de Brickaville et de Vatomandry ont été détruites à plus de 60 %. D’un point de vue objectif, la HAT a bien réagit après le cyclone en débloquant immédiatement les secours et en mobilisant les militaires pour aider les pompiers. Mais ils auraient pu faire mieux, car les premières heures laissent à penser que les autorités n’ont pas anticipés la puissance du cyclone alors qu’il avait presque atteint la catégorie 5 qui était celle du tristement célèbre cyclone Geralda. Les annonces de la RNM étaient décalés, ainsi l’oeil du cyclone qui est constitué d’un calme plat était sur Tana à 8 heures et la RNM disait qu’il ne serait là que vers 9 heures. Pendant les communications de cette radio avec les services météorologiques, on entendait un brouhaha général où tout le monde se contredisait sur la durée et même la trajectoire du cyclone.
Avant de venir à Madagascar, Giovanna était passé par l’île Maurice et même s’il l’a juste frôlé, les préparatifs étaient exceptionnelles. Plusieurs jours avant l’entrée du cyclone, les autorités et les médias sensibilisaient la population en les exhortant à faire des provisions pour éviter le pire. Evidemment, certains diront qu’on ne peut pas comparer Madagascar avec ses 20 millions d’habitants et Maurice avec ses 2 millions, mais je pense que tout n’est qu’une question d’organisation. Les autorités malgaches pensaient sans doute que Giovanna perdrait de sa puissance à cause du relief montagneux de Tana et ça été le cas puisqu’il est tombé dans la catégorie 3 dans la matinée du 14 février. Mais même avec une puissance modérée, les dégâts sont importants, notamment les quartiers qui ont étés complètement inondées et on peut remercier le ciel que Giovanna n’ait pas apporté des pluies torrentielles à cause du risque d’inondation.
Maintenant, c’est le test le plus important pour la HAT, car il doit réparer les dégâts du cyclone. Il a fallu des années pour reconstruire les dégâts causés par Geralda et espérons que ce ne soit pas la même chose pour Giovanna. Un aspect intéressant de ce cyclone est qu’il a été live tweeté par quelques citoyens qui utilisaient soit leur mobile ou leur ordinateur portable. Certains utilisaient même des groupes, car jusqu’à jeudi 16 février, certaines zones de Tana étaient touchées par des coupures d’électricité. Ainsi, les médias citoyens, dans une certaine mesure, ont pu fournir de bonnes informations sur la trajectoire du cyclone et des dégâts potentiels sur la ville. Je pense que c’est la première fois que Tananarive a été dans l’œil d’un cyclone et on peut dire qu’on l’a senti passer !