mercredi 13 juin 2012

TIC Madagascar : le potentiel du PWCS contre la fracture numérique

 

La connexion internet à Madagascar est d’une médiocrité sans pareil même depuis l’avènement de la fibre optique et des promesses mensongères de tous les opérateurs. L’Afrique tout entière est concernée par la fracture numérique qui pénalise de nombreux secteurs et favorisent l’exploitation de la main d’œuvre numérique pour des salaires de misères. Pour le secteur des TIC se développe, il faut que les gens puissent accéder à une connexion de bonne qualité à un prix abordable et non le genre de connexion où vous devez attendre 45 minutes pour le lancement d’une vidéo sur YouTube.

pwcs

Il y a quelques jours, étant complètement fauché et n’ayant pas les moyens de me connecter (la routine quoi ), je mets RFI et je tombe sur la chronique des nouvelles technologies qui parle du PWCS qui est une solution africaine pour réduire la fracture numérique. Le PWCS (Polyvalent Wireless Communication System) a été crée par Victor Abegnenou, un membre de la diaspora togolaise, ingénieur de son état, qui a mis au point cette technologie à Paris. En gros, le PWCS utilise le sans fil pour transmettre la connexion, mais au lieu du wifi qui se propage dans une forme circulaire, le PWCS se transmet en ligne droite grâce à des antennes relais. C’est comme une fibre optique virtuelle et cela permettrait de bénéficier de tous les avantages de la fibre optique, notamment du Triple Play, à des tarifs 10 moins chers que la fibre optique traditionnelle. L’avantage de cette technologie est que chaque antenne se comporte à la fois comme un récepteur et un émetteur permettant de créer un réseau très dense et stable. L’inconvénient est qu’on doit utiliser une connexion à haut débit par satellite pour alimenter le PWCS et qu’il ne doit y avoir aucun obstacle entre les antennes, mais ce n’est pas un problème puisque les antennes utilisées sont d’une dizaine de centimètres qu’on met au bout de structure existante (par exemple, des immeubles pour garantir l’intégrité du signal).

Mr Abegnenou pensait que tout le monde serait excité par sa création, mais force est de constater que les autorités de son pays (le Togo) rechigne vraiment à lui donner les moyens de l’implanter. Le Togo est un pays ravagé par la corruption et le gouvernement ne veut surtout pas s’attirer les foudres des opérateurs de télécoms traditionnels qui ont investis des sommes faramineuses dans la fibre optique par câble (vous ne reconnaissez pas un pays de notre connaissance dans cette description ?).

A Madagascar, les opérateurs pourront arguer que cette technologie est inutile, car le pays est déjà connecté par deux fibres optiques et que la connexion est disponible dans tout Madagascar. Mais ce n’est que des arguments de marketing, car on sait pertinemment que les zones enclavées n’ont aucune couverture à cause du manque de rentabilité. Ce type de technologie nécessiterait peu de moyens et permettrait de connecter les campagnes de Madagascar au reste du monde. Des investisseurs étrangers ont tentés de racheter le PWCS à mr Victor et celui-ci a refusé en disant qu’il vendrait s’il était le seul responsable de son déploiement en Afrique, ce que les investisseurs ont refusés catégoriquement.

On peut penser que ce type d’investisseurs ne sont que des sous-fifres des compagnies de télécom pour tenter de dynamiter cette technologie. Comme d’habitude, l’Afrique peut créer des solutions qui sont adaptées à son mode de vie et pouvoir d’achat. Mais il est malheureux de constater que ce sont les gouvernements de ces pays qui sont les principaux responsables de la fracture numérique. Corruption oblige et mauvaise foi oblige. Même Wikipedia n’est pas intéressé par cette technologie, car je n’ai trouvé aucun article complet qui la mentionne.

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