Tout le monde attendait la conférence de presse de mr Ablassé Ouedraogo, et on peut résumer que cela a accouché d'une souris. C'était pas la peine de faire les journalistes pour dire des banalités pareilles ! En fait, la seule précision qu'il a apporté est qu'il ne va pas changer les nominations pendant la négociation au Carlton, donc à quoi ca sert d'aller à Addis-Abeba ? Par quelle tour de magie le gic espère faire signer l'accord final tout en sachant que la valse médiatique de Ravalomanana est de dire Non, non non !!!
Je pense plus que c'est un aveu d'impuissance qu'autre chose, et que ces négociations au Carlton ont étés un véritable poison pour la HAT. S'il n'y avait pas eu cette nomination de bricolage du premier ministre, Monja Roindefo ne se serait jamais rebellé, et maintenant on essai de l'amadouer avec des médailles. Il est évident que le blocage se situe dans les hautes positions, notamment Andry Rajoelina qui doit quitter son poste ou tout du moins faire un geste significatif, sinon il y aura toujours des personnes pour contredire les décisions.
Les solutions possibles
Le site Topmada a lancé un débat pour les solutions possible à la crise. L'un des commentaires déclare que si Marc Ravalomanana remporte les prochaines élections, est-ce que les dirigeants de la HAT vont se retirer ? C'est une question qui très mal posée, je n'ai aucune confiance dans la classe politique pour organiser des élections transparentes. Il est évident qu'on veut faire de Marc Ravalomanana, de l'histoire ancienne, et on va même jusqu'à effacer le moindre de ses signe tels que la suppression des fournitures scolaire portant son effigie. Les légalistes sont utopiques de penser que la situation va redevenir comme avant, sinon même les morts seraient de retour, mais ce ne sera jamais le cas, n'est-ce pas ? Maintenant, essayons d'envisager les possibles terminus de cette crise, et je dis bien terminus et non solution :
- Andry Rajoelina reste à la transition, et il risque de gagner les élections avec son avantage de disposer de l'appareil étatique. Est-ce que l'opposition aura sa chance, et est-ce que les légalistes vont rester tranquille ? Cela m'étonnerait.
- Le même scénario mais inverse avec Marc Ravalomanana qui redeviendrait un président qu'il est déjà (arrrff). C'est impossible, car les autres mouvances feront bloc contre lui comme elle l'ont déjà fait dans le passé. De plus, il n'est pas très souhaitable qu'il revienne, car sa riposte contre ses opposants serait très brutale. Toutefois, je reconnais qu'il a beaucoup fait pour le pays.
- Zafy Albert, président ? Peut-être le choix le moins pire, mais son idéalisme le rend naif pour ce poste, et pour la politique en général. Mais je le verrais en président de la Transition...ainsi il sera considéré comme celui qui a sauvé le pays d'un Failed State certain.
- Une possible victoire de la mouvance Ratsiraka ? ceci n'est pas du tout à écarter dans la mesure où l'on a affaire à un Machiavel version malgache. Le support des provinces lui est presque acquise, et certains l'attendent comme la pluie après la sécheresse. Le silence de sa mouvance est inquiétant, et chacun de ses mouvements parait parfaitement calculé.
- Monja aspire également à Iavoloha, mais sans son compère d'Andry Rajoelina, il perd quasiement toute sa force. Mais sa virulence peut être un frein pour les autres mouvances. J'avais déjà annoncé qu'il pourrait devenir un électron libre très dangereux pour tous les autres. De plus, s'il s'allie au parti Oatrikafo qui pratique un nationalisme proche de l'extrême droite, on sera vraiment dans la merde. Dans la mesure du possible, il faut l'écarter le plus rapidement. Même si la HAT parvient à le calmer pendant un temps, ce ne sera pas suffisant, car il sera renforcé par la suite.
Des élections ? pourquoi faire ?
Dans tous ces scénarios, il est à craindre que le peuple aura rarement la parole. N'oubliez pas que c'est pas parce qu'une élection parait régulière qu'elle l'est vraiment. La Communeauté internationale n'a qu'une chose en tête, enterrer le plus vite possible le dossier malgache, et ils sont prêt à croire aux symboles plutot qu'à la réalité. Des observateurs aussi internationaux que soient-ils ne garantissent pas une élection libre. Du moment que les pays étrangers verront que l'élection est conforme à leurs manuels, il diront que le vainqueur est légitime.
Dans toute cette merde fait de costards et de réunions dans des salons luxueux, on oublie une petite chose, le peuple malgache, il va souffrir que la crise se termine ou pas. Les emplois vont partir en fumée, les suicides vont augmenter et des familles seront détruites. Mais ces politiciens véreux ne penseront qu'à une seule chose, comment gagner les prochaines, prochaines, prochaines et encore une prochaine élection jusqu'au jour où le peuple n'aura plus faim de riz, ni de soif d'eau, mais de la soif de sang de ses dirigeants qui l'ont trahis depuis toujours.
Je suis très optimiste sur la dégradation de Madagascar dans les prochaines années !!
