Les médias citoyens, notamment les blogs ont connu une croissance fulgurante ces derniers mois, et il en existe de toute sorte, du blog parlant de cuisine jusqu'à l'éditorialiste de la presse écrite. Il est évident que c'est la crise qui a suscité bien des évocations, et la mienne en particulier, et même si mon blog existe depuis pas mal de temps, c'est cette crise qui m'a indiqué la bonne voie. En plus des blogs, les réseaux sociaux ont permis une couverture intéressante de la crise, surtout Twitter dont on a compris rapidement le potentiel. Maintenant, la question à se poser est l'avenir de cette dynamique, et est-ce que les médias citoyens vont prendre une place importante, ou rester simplement à leur place ? A l'heure actuelle, il est difficile de répondre à cette question, mais je pense que de nombreuses personnes ont compris l'intérêt du Web et de sa liberté d'expression. Ils se sont rendus compte de la couverture exécrable des médias de masse pendant la crise, et ont appris la dure leçon que s'ils restaient sans bouger, leur voix ne seraient jamais entendus. On a senti un essoufflement les semaines précédant la crise, car la situation semblait s'améliorer, mais les récents événements ont contraint tout le monde à refaire surface. J'ai également remarqué un niveau élevé dans le débat, autrefois, les commentaires et les articles étaient de mauvaise qualité, à la limite de l'insulte. Par exemple, au début je n'ai eu que des insultes les plus abjectes que j'ai été obligé de supprimer, car il n'apportait rien de nouveau. Mais au fil du temps, cela s'est amélioré, et même les opposants à mes points de vue essayaient de me contredire par des argumentations raisonnables. C'est même une des choses les plus intéressantes que je trouve dans mon blog. L'élévation du débat s'explique également par le fait que des journaliste et des membres de la société civile ont commencé à apparaitre dans le secteur. Ensuite, le bouche à oreille a fait le reste. Mais tout ce dynamisme positif ne sert à rien s'il n'est pas entendu par le plus grand nombre, et ce sera difficile due à au cout élevé des équipements, et surtout de la connexion Internet. Pour moi, un média citoyen doit être un contre-pouvoir aux médias traditionnels, il doit donner son point de vue, mais en respectant certaines règles journalistiques, et c'est dans cet aspect qu'on coince dans certains cas. La majorité de la population croient encore les yeux fermés ce que lui dit les médias officiels, et chaque matin, il n'y a qu'a voir la foule autour des journaux en papier pour s'en rendre compte. Moi, cela fait déjà quelques années que je croient rarement à la version officielle, et j'étais ce qu'on appelle un dévoreur d'information. J'achetais tous les journaux, les magazines et je ne perdais aucune émission de radio, et j'admirais le travail de ces hommes qui sacrifiaient tout pour la vérité. Quel idiot j'étais !! Mais un jour, je suis tombé sur un livre au CCAC (Centre Culturel Albert Camus) qui m'a ouvert les yeux. Il a été publié par l'Acrimed (Action Critique Medias), et même s'il dénonçait les dérives des médias français, cela peut s'appliquer également aux médias malgaches. Le résumé disait que " vous ne verrez jamais plus les médias de la même façon" et ca été le cas. Le journaliste collecte les informations, les vérifie, les analyse, et ensuite les publie. Le blogueur ou le twittereur risque de sauter certaines étapes à cause de son manque d'expérience. Aller sur le terrain est parfois difficile, et essayez de dire à un officiel que vous êtes un blogueur, il va surement vous ricaner au nez !! Une chose dont je me suis aperçu est qu'on a tendance à répéter ce que les médias de masses publient, ce qui fait qu'on fait exactement le contraire de ce qu'on est censé faire. C'est valable pour tout le monde, moi y compris. Il faut trouver un cadre de travail pour ne pas perdre cette ébullition d'énergie, car c'est la seule chose positive qu'on peut tirer de la crise. Le modèle économique est également important, et il faut trouver des moyens pour que ces nouveaux médias soient autofinancés. Il y a des initiatives, mais ils dépendent de financements extérieurs, et ce n'est jamais une bonne chose. Mais une chose est sure, les citoyens malgaches ont énormément évolués au cours de ces derniers mois, et malgré la difficulté croissante dans nos vie quotidiennes. On est resté fidèle au principe qu'on ne serait jamais plus la victime qui se laisse faire car elle a peur, mais un adversaire dont il faudra se méfier à l'avenir. |
mardi 22 septembre 2009
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