vendredi 7 novembre 2008

Le systeme des castes en Inde

Le système de castes apparut vraisemblablement quelque temps après l'arrivée dans le nord de l'Inde de tribus nomades indo-européennes, plus connues sous le nom d'Aryens, vers 1500 av. J.-C., après l'effondrement de la civilisation de la vallée de l'Indus. La société aryenne était déjà divisée selon une hiérarchie assez courante à l'époque : guerriers, religieux et peuple. Après avoir soumis les autochtones, décrits comme étant plus foncés de peau et dotés d'une physionomie différente de la leur, les Aryens ajoutèrent une quatrième catégorie à leur organisation sociale, à savoir celle des serviteurs. Cela leur permit de maintenir les peuples vaincus dans une position sociale inférieure et de préserver leur pouvoir sur eux. Ainsi, le terme utilisé pour décrire les quatre groupes, ou varna, qui en sanskrit signifie « couleur », témoigne de l'aspect ethnique du système de castes. Les quatre varna, hiérarchisés en ordre décroissant, étaient alors les kshatriya (le roi et les guerriers), les brahmanes (religieux), les vaishya (qui, avec le développement du commerce et de l'agriculture, devinrent les fermiers et les marchands) et les shudra (serviteurs).

Le système connut d'autres modifications avant sa relative stabilisation. Tout d'abord, les brahmanes, qui sanctionnaient la divinité du monarque et l'investissaient de son autorité royale, revendiquèrent la supériorité de leur position et se hissèrent au sommet de la hiérarchie sociale. Puis, avec l'essor de l'agriculture et de la sédentarisation ainsi qu'avec le développement du commerce et des arts, les shudra émergèrent progressivement en tant que cultivateurs de la terre et artisans qualifiés. Ceux qui effectuaient les tâches les plus ingrates, comme ceux qui ramassaient les déchets, furent mis à l'écart du système de castes et devinrent des parias ou chandala. Enfin, un système de sous-castes, ou jati, en relation avec chaque métier, fit son apparition. C'est dans son rapport avec les jati que le système de castes fonctionne principalement : les individus appartenant à un jati spécifique sont contraints par bien des aspects de la vie sociale, notamment le mariage, à ne pas quitter leur jati.

Ce lien étroit avec l'activité professionnelle joue un rôle fondamental dans la structure sociale. La transmission des métiers de père en fils confère aux castes un caractère strictement héréditaire, renforçant ainsi la suprématie des brahmanes et maintenant, de génération en génération, des millions d'individus dans un état de pauvreté et d'analphabétisme.


L'hindouisme n'est pas une religion clairement définie, unie autour d'un fondateur et d'un texte sacré unique. Ainsi au cours des siècles, l'influence du bouddhisme, du christianisme et de l'islam (notamment du soufisme) a contribué à l'évolution globale de la pensée hindouiste. Or le bouddhisme et le jaïnisme sont deux religions fortement opposées au système de castes, et plus particulièrement à l'autorité suprême des textes védiques, en tant que partie intégrante de l'orthodoxie brahmanique et moyen de domination. La nature égalitaire du sikhisme, fondé par le gourou Nânak au XVIe siècle, a aussi constitué une réaction contre le système des castes.

À l'intérieur même du monde hindouiste, de nombreux individus et sectes ont ignoré ou condamné le principe des castes. Les mystiques du mouvement bhakti, comme Chaitanya, ne tinrent pas compte des conceptions hindouistes orthodoxes, seule les préoccupait l'union mystique avec Dieu. Parmi leurs disciples, ils acceptèrent volontiers les intouchables, les femmes et les individus venant des confessions les plus diverses. Le plus important disciple du mouvement mystique Ramananda du XVe siècle était un musulman et éminent poète, Kabir, qui instaura le culte de la divinité Rama.

Au cours de l'histoire, de nombreux individus inconnus ou oubliés, dont des brahmanes, s'opposèrent au système de castes, ce qui leur valut souvent d'être mis au ban de la société, voire assassinés.

Au XIXe siècle, Ram Mohan Roy initia le renouveau du Vedanta et, conformément à l'esprit des Upanishad, condamna le système des castes. Au XXe siècle, plusieurs personnalités appartenant à l'élite de l'Inde dénoncèrent cet ordre social. L'abolition du système des castes devint alors partie intégrante des combats nationalistes, car les castes étaient considérées comme un motif de division entre les Indiens, au même titre que la partition hindous-musulmans dont les Britanniques furent en partie à l'origine. Gandhi plaida pour l'intégration des intouchables au reste de la société hindoue. Il les rebaptisa les harijans, ou « peuple de Dieu ». Ambedkar fonda des écoles et des universités pour les intouchables et lutta pour leurs droits politiques.

Avec l'indépendance, une politique de lutte contre la discrimination fut instaurée, garantissant aux intouchables et aux autres groupes sociaux situés en bas de la hiérarchie sociale un important quota de places dans les universités, les institutions professionnelles et l'administration. La nouvelle Constitution indienne fut élaborée dans un esprit laïc et égalitaire, en opposition à la discrimination religieuse et de caste. Dans leur immense majorité, les partis politiques, bien que profondément influencés dans leurs structures par le principe des castes, ont souvent gardé une position ambiguë sur les divisions sociales de la société indienne, et cela dans l'unique but d'obtenir les voix des harijans. En fait, dans leurs pratiques, ils ont peu appuyé, voire souvent entravé, les actions politiques destinées à réduire les disparités structurelles de la société.

L'hindouisme n'est pas une religion clairement définie, unie autour d'un fondateur et d'un texte sacré unique. Ainsi au cours des siècles, l'influence du bouddhisme, du christianisme et de l'islam (notamment du soufisme) a contribué à l'évolution globale de la pensée hindouiste. Or le bouddhisme et le jaïnisme sont deux religions fortement opposées au système de castes, et plus particulièrement à l'autorité suprême des textes védiques, en tant que partie intégrante de l'orthodoxie brahmanique et moyen de domination. La nature égalitaire du sikhisme, fondé par le gourou Nânak au XVIe siècle, a aussi constitué une réaction contre le système des castes.

À l'intérieur même du monde hindouiste, de nombreux individus et sectes ont ignoré ou condamné le principe des castes. Les mystiques du mouvement bhakti, comme Chaitanya, ne tinrent pas compte des conceptions hindouistes orthodoxes, seule les préoccupait l'union mystique avec Dieu. Parmi leurs disciples, ils acceptèrent volontiers les intouchables, les femmes et les individus venant des confessions les plus diverses. Le plus important disciple du mouvement mystique Ramananda du XVe siècle était un musulman et éminent poète, Kabir, qui instaura le culte de la divinité Rama.

Au cours de l'histoire, de nombreux individus inconnus ou oubliés, dont des brahmanes, s'opposèrent au système de castes, ce qui leur valut souvent d'être mis au ban de la société, voire assassinés.

Au XIXe siècle, Ram Mohan Roy initia le renouveau du Vedanta et, conformément à l'esprit des Upanishad, condamna le système des castes. Au XXe siècle, plusieurs personnalités appartenant à l'élite de l'Inde dénoncèrent cet ordre social. L'abolition du système des castes devint alors partie intégrante des combats nationalistes, car les castes étaient considérées comme un motif de division entre les Indiens, au même titre que la partition hindous-musulmans dont les Britanniques furent en partie à l'origine. Gandhi plaida pour l'intégration des intouchables au reste de la société hindoue. Il les rebaptisa les harijans, ou « peuple de Dieu ». Ambedkar fonda des écoles et des universités pour les intouchables et lutta pour leurs droits politiques.

Avec l'indépendance, une politique de lutte contre la discrimination fut instaurée, garantissant aux intouchables et aux autres groupes sociaux situés en bas de la hiérarchie sociale un important quota de places dans les universités, les institutions professionnelles et l'administration. La nouvelle Constitution indienne fut élaborée dans un esprit laïc et égalitaire, en opposition à la discrimination religieuse et de caste. Dans leur immense majorité, les partis politiques, bien que profondément influencés dans leurs structures par le principe des castes, ont souvent gardé une position ambiguë sur les divisions sociales de la société indienne, et cela dans l'unique but d'obtenir les voix des harijans. En fait, dans leurs pratiques, ils ont peu appuyé, voire souvent entravé, les actions politiques destinées à réduire les disparités structurelles de la société.

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