La plateforme MEJN a publié le contenu d’une lettre ouverte concernant la vente du bois de rose organisée par le gouvernement malgache avec Andry Rajoelina comme étant son principal instigateur. La vente a été validée par le Conseil des Ministres depuis la semaine dernière, mais la société civile, des ONG telles que l’EIA (Environmental Investigation Agency), le WWF, Friends of Earth ainsi que des chercheurs malgaches et internationaux ont publié une lettre ouverte (disponible à la fin) pour cesser cette vente de bois de rose qui n’est qu’une vulgaire trafic généralisé sous prétexte du financement des élections.
La source provenant d’une ONG prétend qu’il y aurait 500 000 unités de bois de rose qui auraient étés saisies par le gouvernement. Le gouvernement malgache a prétexté que c’était une vente officielle, mais la vente du bois de rose dans ces conditions est totalement illégale quelque que ce soit la condition. On estime qu’une tonne de bois de rose est achetée entre 40 000 et 50 000 dollars par les trafiquants chinois de bois de rose. Ces chiffres semblent exagérés, car une telle quantité semble invraisemblable. Par ailleurs, la publication des noms de trafiquants de bois de rose en 2009 a amené certaines personnes impliquées à expliquer que le prix officiel du marché était bien supérieur par rapport à l’offre des trafiquants chinois. L’estimation la plus plausible est de 12 500 à 25 000 dollars par tonne. Mais même si on baisse drastiquement la quantité de bois de rose détenue par le gouvernement et son prix de vente, le bénéfice net s’élève quand même à plusieurs centaines de millions de dollars.
Il est tout à fait absurde d’expliquer cette vente pour financer des élections qui sont déjà mises en doute par l’opacité du financement des candidats, aux pressions exercées sur les médias et à l’achat de votes qui se généralise dans plusieurs villes. On peut tolérer une telle vente si le gouvernement est totalement transparent sur les acheteurs, la quantité de bois de rose précisément vendus et son prix. Mais le gouvernement a refusé de donner toutes ces informations et cela prouve toute l’illégalité de ce processus. L’explication la plus probable de cette vente est de financer les campagnes des candidats qui sont proches du pouvoir actuel et ce n’est pas ensuite étonnant que ces mêmes candidats puissent dépenser entre 10 et 20 millions de dollars pour leurs campagnes électorales.
Cette braderie des ressources naturelles du pays ne fait que renforcer la tendance des trafiquants de tout couleur et de tout poil à considérer Madagascar comme un pays conquis. L’argent qui sera généré en masse grâce à cette masse ne fera que conforter la population locale que l’enrichissement rapide au détriment de toute valeur morale, légale ou humaine doit être encouragée puisque les instigateurs sont les gouvernants de ce pays.
Cette vente va isoler davantage Madagascar sur le plan international et cela va provoquer d’autres crises majeures à l’avenir pour une population qui agonise déjà à cause de l’incompétence caractérisée et de la culture d’impunité des trafiquants en tout genre dont les principaux se permettent de donner des leçons de bonne gouvernance et de moralité dans une tribune des Nations Unis.
Il est encore plus étrange que des candidats à l’élection présidentielle qui prônent la transparence et la protection de l’environnement n’aient même pas protestés contre cette vente illégale impliquant de facto qu’ils sont complices de ce trafic du moment que cela protège leurs intérêts personnels.
La saisie elle-même du bois de rose est sujet à caution puisqu’une des techniques des politiciens malgaches est d’organiser de fausses rafles parmi les trafiquants de bois de rose afin de s’accaparer les différents bois précieux. Malgré cette énorme saisie, il est risible de constater qu’aucun baron du bois de rose n’ait été traduit devant la justice.
Si la vente de ce bois de rose sert à financer les élections, alors ces dernières sont illégitimes avant même la publication des résultats. Cela signifie que le prochain président aura été financé par un trafic qui a ruiné le pays en entier et qu’il a détruit l’aspiration de la population locale à bénéficier d’une bonne gouvernance.
Contenu de la lettre ouverte au gouvernement (en anglais)
Open letter from civil society groups opposing Madagascar’s illegal sale of its massive stockpiles of rosewood and ebony
We, the undersigned organizations with decades of experience working to protect forests, the environment, indigenous peoples and forest dependant communities around the world, are writing to express our opposition to the decree now being circulated that would fast track the illegal sale of Malagasy rosewood and ebony stockpiles. We strongly urge the Madagascar Council of Ministers to oppose the draft decree and ensure a fair, equitable and transparent means of disposing of the stockpiles that benefits all Malagasies and strengthens the rule of law in Madagascar.
Over the past 10 years, Madagascar has experienced a crisis of rampant illegal logging, which has decimated the world-renowned biodiversity of its national parks, impoverished local communities, and fueled corruption. Hundreds of thousands of tons of extremely high value rosewood and ebony have been illegally cut and smuggled out of the country to serve consumer markets, with the vast majority, over 95%, going to China for the luxury furniture trade. Despite efforts over the last several years to stem this illegal trade through multiple harvest and export bans, containers of illicit timber continue to leave the ports and beaches on a regular basis.
Vast and highly valuable stockpiles of illegally harvested wood, estimated at over 500,000 logs worth more than $5 billion USD, currently line the towns and shorelines of eastern Madagascar. While some have noted that the potential value of auctioning these stockpiles would provide needed development finance to an impoverished country, such claims often gloss over the dangers of proceeding with such a sale before the country has governance structures in place to ensure it will not exacerbate the ongoing illegal logging crisis. In August 2012, Madagascar Prime Minister Omer Beriziky created a Steering Committee to develop and oversee an action plan to dispose of these accumulated rosewood and ebony stocks. The Steering Committee is working to ensure that efforts to dispose of these stockpiles address the underlying drivers of continued illegal harvest and trade, and are based on principles of good governance and transparency.
The vast quantities of wood currently stockpiled throughout Madagascar and continued shipments of illicit timber from Malagasy shores are evidence of ongoing systemic failures in forest governance. Several local news reports link the continued trade of illegally sourced rosewood and ebony to the current electoral season, as candidates reportedly use proceeds from the illegal precious woods trade to fill their campaign coffers. President Andry Rajoelina’s rush to push through the sale of the rosewood and ebony stockpiles will further isolate Madagascar in the international community. It is also circumventing the internationally recognized process being undertaken by the Steering Committee.
The disposal of seized and illicit stockpiles of rosewood and ebony poses many risks and challenges. The Malagasy government must ensure that natural resources of the country are governed fairly and effectively, including by holding those responsible for this illegal activity accountable, and by developing the robust regulatory framework for its forest resources that has long been lacking. An effective solution to stockpile disposal must ensure measures are taken to guarantee the credibility of the process. Further, any disposal must deter further illegal harvest, avoid stimulating future demand, and benefit local communities who have been most affected.
We have received a copy of the decree which President Andry Rajoelina has had drafted and circulated to key ministers which would authorize the collection, sale and/or auction of these stockpiles. It is our well-informed information that this decree could be signed by the Council of Ministers as early as Wednesday, October 2, 2013. Any such sale and subsequent export to consumer countries would be in clear violation of the recent Convention on International Trade in Endangered Species (CITES) listing of Madagascar rosewood and ebony species on Appendix II and, therefore, illegal.
We call on the President, the Prime Minister and the Council of Ministers of Madagascar to oppose any plans for a rapid sale of these vitally important stockpiles of rosewood and ebony. We strongly urge the Steering Committee established by Prime Minister Omer Beriziky to establish a fair, transparent and credible process to dispose of existing stockpiles in a manner that support good governance and is for the benefit of all Malagasy people.
The Environmental Investigation Agency – USA
Conservation International – USA
World Wide Fund for Nature – USA
Wildlife Conservation Society – USA
Friends of the Earth – US
Friends of the Earth – International
Center for Biological Diversity – USA
Earth Day Network – USA
St. Louis Zoo – USA
Charles Welch – SAVA Conservation Project – USA
Etienne RASARELY
Observatoire National de l’Environnement et du Secteur Forestier – MadagascarGroupe d’Etude et de Recherche sur les Primates de Madagascar
GERP association – Madagascar
Madagascar Fauna Group – Madagascar
Erik R. Patel, PhD
Post Doctoral Project Director
Duke University Lemur Center
SAVA Conservation Project – MadagascarJonah Ratsimbazafy
Training & Conservation Coordinator
Durrell Wildlife Conservation Trust – Madagascar Programme
IUCN/SSC Primate Specialist Group
International Prosimian Congress 2013 -MadagascarPartners With Melanesians Inc. – Port Moresby, Papua New Guinea
Managalas Development Foundation Inc. – Oro Province, Papua New Guinea
Ona Keto Peoples Foundation Inc . – Daulo, EHP Papua New Guinea
Karimui Resource Management and Conservation Project Inc. – Simbu Province, Papua New Guinea
Fagaga Incorporated land Group – Central Province, Papua New Guinea
Derimbat Community Develeopment Foundation Inc. – Manus Island, Papua New Guinea
Kemanda-Yogo Bienvenu Florentin
Maison de l’Aenfant et de la Femme Pygmées (MEFP).
Ingénieur des Eaux et Forêts
POINT FOCAL REDD OSCs/ COMPOSANTE RCA – Central African Republic
Eastern Caribbean Coalition for Environmental Awareness (ECCEA), West Indies
Ateneo School of Government – Philippines
Lars Gorschlüter,
Founder and Executive Director
SAVE Wildlife Conservation Fund - Germany
Reinhard Behrend, Director
Rettet den Regenwald – Rainforest Rescue, Germany
Dr. Sandra Altherr
Pro Wildlife e.V. – Germany
Zoo Zürich – GermanyVanda Altarelli,
Presidente SONIA – ItalyMal Mitchell
Education & Funding Coordinator
Azafady – United KingdomBelinda Wright, OBE
Executive Director, Wildlife Protection Society of India (WPSI) – IndiaIan C. Colquhoun, Ph.D.
The Centre for Environment & Sustainability
Western University – CanadaSally Case
Chief Executive
David Shepherd Wildlife Foundation – CanadaIndividuals