jeudi 2 avril 2015

Discours de Thomas Sankara sur la Dette


Thomas Sankara qui est l'un des fondateurs et président du Burkina Faso a prononcé l'un des plus grands discours sur la dette en 1987.  Ce discours aura 28 ans aujourd'hui, mais il n'a pas pris une seule ride.

Pour un front uni contre la dette par le Président Thomas Sankara


Nous estimons que la dette s’analyse d’abord de par ses origines. Les origines de la dette remontent aux origines du colonialisme. Ceux qui nous ont prêté de l’argent, ce sont ceux-là qui nous ont colonisés, ce sont les mêmes qui géraient nos États et nos économies, ce sont les colonisateurs qui endettaient l’Afrique auprès des bailleurs de fonds, leurs frères et cousins.

Nous étions étrangers à cette dette, nous ne pouvons donc pas la payer. La dette, c’est encore le néo-colonialisme où les colonisateurs se sont transformés en assistants techniques; en fait, nous devrions dire qu’ils se sont transformés en assassins techniques; et ce sont eux qui nous ont proposé des sources de financement.

Des bailleurs de fonds, un terme que l’on emploie chaque jour comme s’il y avait des hommes dont le bâillement suffisait à créer le développement chez les autres. Ces bailleurs de fonds nous ont été conseillés, recommandés; on nous a présenté des montages financiers alléchants, des dossiers; nous nous sommes endettés pour cinquante ans, soixante ans, même plus c’est-à-dire que l’on nous a amenés à compromettre nos peuples pendant cinquante ans et plus.

Mais la dette, c’est sa forme actuelle, contrôlée, dominée par l’impérialisme, une reconquête savamment organisée pour que l’Afrique, sa croissance, son développement obéisse à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangères, faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier c’est-à-dire l’esclave tout court de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer les fonds chez nous avec l’obligation de rembourser.

On nous dit de rembourser la dette: ce n’est pas une question morale, ce n’est point une question de ce prétendu honneur de rembourser ou de ne pas rembourser. Monsieur le président, nous avons écouté et applaudi le premier ministre de Norvège lorsqu’elle est intervenue ici même, elle a dit, elle qui est Européenne, que toute la dette ne peut pas être remboursée.

La dette ne peut pas être remboursée parce que d’abord si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre, si nous payons, c’est nous qui allons mourir. Soyons en sûrs également.

Ceux qui nous ont conduits à l’endettement ont joué comme dans un casino; quand ils gagnaient, il n’y avait point de débat, maintenant qu’ils ont perdu au jeu, ils nous exigent le remboursement, et l’on parle de crise. Non! Monsieur le Président, ils ont joué, ils ont perdu, c’est la règle du jeu, la vie continue!

Nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous n’avons pas de quoi payer; nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous ne sommes pas responsables de la dette; nous ne pouvons pas payer la dette parce que, au contraire, les autres nous doivent ce que les plus grandes richesses ne pourront jamais payer c’est-à-dire la dette de sang. C’est notre sang qui a été versé! On parle du plan Marshall qui a refait l’Europe économique mais on ne parle jamais du plan africain qui a permis à l’Europe de faire face aux hordes hitlériennes lorsque leur économie était menacée, leur stabilité était menacée.

Qui a sauvé l’Europe? C’est l’Afrique! On en parle très peu, on en parle si peu que nous ne pouvons pas nous être complices de ce silence ingrat. Si les autres ne peuvent pas chanter nos louanges, nous avons au moins le devoir de dire que nos pères furent courageux et que nos anciens combattants ont sauvé l’Europe et finalement ont permis au monde de se débarrasser du nazisme.

La dette, c’est aussi la conséquence des affrontements et lorsque l’on nous parle aujourd’hui de crise économique, on oublie de nous dire que la crise n’est pas venue de façon subite, la crise existe de tout temps et elle ira en s’aggravant chaque fois que les masses populaires seront de plus en plus conscientes de leur droit face aux exploiteurs.

Il y a crise aujourd’hui parce que les masses refusent que les richesses soient concentrées entre les mains de quelques individus; il y a crise parce que quelques individus déposent dans des banques à l’étranger des sommes colossales qui suffiraient à développer l’Afrique; il y a crise parce que face à ces richesses individuelles que l’on peut nommer, les masses populaires refusent de vivre dans les ghettos, dans les bas quartiers; il y a crise parce que les peuples partout refusent d’être dans Soweto face à Johannesburg. Il y a donc lutte et l’exacerbation de cette lutte amène les tenants du pouvoir financier à s’inquiéter.

On nous demande aujourd’hui d’être complices de la recherche d’un équilibre, équilibre en faveur des tenants du pouvoir financier, équilibre au détriment de nos masses populaires. Non, nous ne pouvons pas être complices, non, nous ne pouvons pas accompagner ceux qui sucent le sang de nos peuples et qui vivent de la sueur de nos peuples, nous ne pouvons pas les accompagner dans leur démarche assassine.

Monsieur le président, nous entendons parler de club, club de Rome, club de Paris, club de partout. Nous entendons parler du groupe des cinq, du groupe des sept, du groupe des dix peut être du groupe des cent et que sais-je encore.

Il est normal que nous créions notre club et notre groupe faisant en sorte que dès aujourd’hui Addis-Abeba devienne également le siège, le centre d’où partira le souffle nouveau: le club d’Addis-Abeba.

Nous avons le devoir aujourd’hui de créer le front uni d’Addis-Abeba contre la dette. Ce n’est que de cette façon que nous pouvons dire aux autres qu’en refusant de payer la dette nous ne venons pas dans une démarche belliqueuse, au contraire, c’est dans une démarche fraternelle pour dire ce qui est.

Du reste, les masses populaires en Europe ne sont pas opposées aux masses populaires en Afrique mais ceux qui veulent exploiter l’Afrique, ce sont les mêmes qui exploitent l’Europe; Nous avons un ennemi commun. Donc notre club parti d’Addis-Abeba devra également dire aux uns et aux autres que la dette ne saurait être payée.

Et quand nous disons que la dette ne saurait être payée ce n’est point que nous sommes contre la morale, la dignité, le respect de la parole. Parce que nous estimons que nous n’avons pas la même morale que les autres. Entre le riche et le pauvre, il n’y a pas la même morale. La bible, le coran, ne peuvent pas servir de la même manière celui qui exploite le peuple et celui qui est exploité; Il faudrait alors qu’il y ait deux éditions de la bible et deux éditions du coran.

Nous ne pouvons pas accepter qu’on nous parle de dignité, nous ne pouvons pas accepter que l’on nous parle de mérite de ceux qui payent et de perte de confiance vis-à-vis de ceux qui ne payeraient pas. Nous devons au contraire dire que c’est normal aujourd’hui, nous devons au contraire reconnaître que les plus grands voleurs sont les plus riches. Un pauvre, quand il vole, il ne commet qu’un larcin ou une peccadille tout juste pour survivre par nécessité. Les riches ce sont eux qui volent le fisc, les douanes et qui exploitent les peuples.

Monsieur le président, ma proposition ne vise pas simplement à provoquer ou à faire du spectacle, je voudrais dire ce que chacun de nous pense et souhaite. Qui ici ne souhaite pas que la dette soit purement et simplement effacée? Celui qui ne le souhaite pas, il peut sortir, prendre son avion et aller tout de suite à la banque mondiale payer! Tous nous le souhaitons!

Je ne voudrais pas que l’on prenne la proposition du Burkina Faso comme celle qui viendrait de la part de jeunes sans maturité et sans expérience. Je ne voudrais pas non plus que l’on pense qu’il n’y a que les révolutionnaires à parler de cette façon. Je voudrais que l’on admette que c’est simplement l’objectivité et l’obligation et je peux citer dans les exemples de ceux qui ont dit de ne pas payer la dette des révolutionnaires comme des non révolutionnaires, des jeunes comme des vieux.

Monsieur le Président, ce n’est donc pas de la provocation. Je voudrais que, très sagement, vous nous votiez des solutions. Je voudrais que notre conférence adopte la nécessité de dire clairement que nous ne pouvons pas payer la dette, non pas dans un esprit belliqueux, belliciste, ceci pour éviter que nous allions individuellement nous faire assassiner.

Si le Burkina Faso tout seul refuse de payer la dette, je ne serai pas là à la prochaine conférence.
Par contre, avec le soutien de tous, dont j’ai besoin, nous pourrons éviter de payer. Et en évitant de payer, nous pourrons (contribuer) à notre développement.

Et je voudrais terminer en disant que chaque fois qu’un pays africain a une arme, c’est contre un Africain. Ce n’est pas contre un Européen. Ce n’est pas contre un Asiatique. C’est contre un Africain.

Par conséquent, nous devons également, dans la lancée de la résolution de la question de la dette, trouver une solution au problème de l’armement. Je suis militaire et je porte une arme. Mais, monsieur le Président, je voudrais que nous nous désarmions; parce que moi, je porte l’unique arme que je possède, et d’autres ont camouflé les armes qu’ils ont!

Alors, chers frères, avec le soutien de tous, nous pourrons faire la paix chez nous. Nous pourrons également utiliser ces immenses potentialités pour développer l’Afrique, parce que notre sol, notre sous-sol, sont riches; nous avons suffisamment de bras, et nous avons un marché immense, très vaste — du nord au sud, de l’est à l’ouest. Nous avons suffisamment de capacités intellectuelles pour créer, ou tout au moins prendre la technologie et la science partout où nous pouvons les trouver.

Monsieur le Président, faisons en sorte que nous mettions au point ce front uni d’Addis-Abeba contre la dette. Faisons en sorte que ce soit à partir d’Addis-Abeba que nous décidions de limiter la course aux armements entre pays faibles et pauvres. Les gourdins et les coutelas que nous achetons sont inutiles.
Faisons en sorte également que le marché africain soit le marché des Africains: produire en Afrique, transformer en Afrique, et consommer en Afrique. Produisons ce dont nous avons besoin, et consommons ce que nous produisons, au lieu d’importer.

Le Burkina Faso est venu vous exposer ici la cotonnade (la fabrique du coton): produite au Burkina Faso, tissée au Burkina Faso, cousue au Burkina Faso, pour habiller les Burkinabés (les habitants du Burkina Faso). Ma délégation et moi-même nous sommes habillés par nos tisserands, nos paysans. Il n’y a pas un seul fil qui vienne de l’Europe ou de l’Amérique!

Je ne fais pas un défilé de mode, mais je voudrais simplement dire que nous devons accepter de vivre africains, c’est la seule façon de vivre libres et de vivre dignes. Je vous remercie, monsieur le Président. La patrie ou la mort, nous vaincrons!

jeudi 2 octobre 2014

73 % d'internautes à Madagascar.. vraiment ?


Selon le site InternetLiveStats qui compile des données de plusieurs sources sur l'utilisation d'internet et le nombre d'internautes dans le monde, il y aurait environ 17 321 756 d'internautes à Madagascar, soit une pénétration de près de 73 %.

Les chiffres nous indiquent également qu'on a assisté à une augmentation de 16 % en l'espace d'une année avec près de 2 400 000 d'internautes en 12 mois. Ces chiffres sont issus de la Banque mondiale, de l'union internationale des télécommunications et de l'association de mobile et internet en Inde.

73 % d'internautes est un chiffre très loin de la réalité, mais il semble que les organisations aient inclus également l'internet mobile ce qui expliquerait que la fracture numérique se réduit de plus en plus. Ces derniers temps, les opérateurs ont fait des efforts pour baisser les prix. Ainsi, Orange propose 1 Go de forfait pour environ 35500 ariary tandis que c'est aux environs de 34500 Ariary pour Telma. Mais concernant le prix des Smartphones, c'est une autre histoire.

Mais l'internet mobile n'est absolument pas suffisant pour une expérience numérique digne de nom. De plus, la plupart des sites ou médias malgaches ne sont pas optimisés pour le mobile si on veut s'informer en ligne. Il est ironique de constater qu'un internaute malgache devra attendre la couverture de l'actualité malgache par des médias français pour comprendre ce qui se passe dans son propre pays.

Par ailleurs, les FAI et opérateurs mobiles utilisent des tactiques dangereuses pour conditionner les utilisateurs à leurs services. On a les fameux accès gratuits à Facebook comme si ce dernier était internet. La population des pays pauvres n'est pas toujours au courant de la bataille qui se joue actuellement au niveau mondial sur la neutralité du net et de la mainmise des opérateurs sur le secteur en piétinant allègrement les droits des internautes à bénéficier d'un accès digne de ce nom.

Par ailleurs, les lois qui protègent les internautes sont inexistantes sans oublier qu'on attend la loi sur le commerce électronique depuis le jour où Noé est descendu de son Arche. Le gouvernement a tenté de passer une loi assez polémique qui va peser sur la liberté d'expression même si les médias malgaches ne sont pas exempts de tout défaut concernant la couverture très partiale et corrompue sur certains évènements.

On va être positif en disant que 73 % de la population malgache accède régulièrement ou occasionnellement à internet, mais il faut également que les législateurs se bougent un peu le cul pour légiférer dans le bon sens pour éviter un monopole des opérateurs et des pratiques douteuses qui sera impossible à éradiquer par la suite.

Un message également aux banques qui devraient nous proposer des paiements en ligne internationaux dignes de ce nom avec des intégrations possibles avec Paypal, car il y en a marre d'utiliser des techniques de merde pour contourner le verrouillage sur le paiement en ligne qui est subi actuellement par ce pays.


jeudi 27 mars 2014

Taxez les commerçant et amnistiez les trafiquants

 

Les premières décisions du président Hery #aunomtroplong sont très étranges. D’un coté, il amnistie les trafiquants en tout genre antérieurs au 25 janvier 2014, date de son entrée en fonction. Et de l’autre, le gouvernement lance une vaste campagne pour inciter les commerçant à payer leurs impôts.

Et on ne parle pas uniquement du trafic de bois de rose, mais tous les trafics. Donc, le trafic sur l’or, les pierres précieuses, la faune endémique, l’expropriation des terres est gracié comme si ces 5 dernières années n’avaient pas existés. Et on demande aux commerçant de payer les pots cassés ? Est-ce qu’il n’aurait pas mieux valu pourchasser les trafiquants comme des chiens qu’ils sont afin de renflouer les caisses de l’Etat.

Les sommes de ces trafics atteignent des montants faramineux et les responsables vont donc s’en tirer avec le sourire en lèvres. A moins bien sûr que ce ne soit lié au fait que le président Hery avait justement légalisé une partie du trafic sur le bois précieux en imposant une taxe d’exportation pour chaque containeur lorsqu’il était ministre des Finances. A la base, c’était pour renflouer les caisses de l’Etat pour pallier aux aides internationales, mais est-ce suffisant pour faire table rase du passé en amnistiant tous les trafics qui se sont produits sur les 5 dernières années.

On avouera que l’incivisme des commerçant est beaucoup moins grave comparé à l’impact de ces trafics sur le pays. Non monsieur, ce n’est pas en cachant la merde sous le tapis que la puanteur va disparaitre par magie.

dimanche 23 mars 2014

La surévaluation immobilière à Madagascar

S’il y a une chose sur laquelle tout le monde sera d’accord est la surévaluation immobilière à Madagascar. Cela prend des proportions tellement énormes qu’il vaut mieux dormir dans la rue plutôt que d’habiter des bicoques de merde qui sont loués à des prix exorbitants.

Cette surévaluation s’explique par plusieurs choses :

  • Augmentation de l’inflation avec une stagnation des salaires
  • Dépréciation de l’ariary
  • Augmentation de la population dans les grandes villes
  • Spéculation immobilière en se basant sur les investissements étrangers

 

Il y a plusieurs années, j’avais écris que la situation actuelle de Madagascar allait provoquer une telle paupérisation de la population que les riches vont devenir encore plus riches à en crever tandis que les pauvres n’auront même plus de quoi payer leurs tombes. Cette paupérisation a fait que les riches ont pu dépenser beaucoup plus dans les investissements immobiliers créant une inflation et une spéculation dans le secteur. Et puis, on doit également comprendre que les plus grands propriétaires des terres à Madagascar sont des malgaches et non des étrangers.

De nombreux possèdent plusieurs terres et propriétés et au lieu de se baser sur l’actuel pouvoir d’achat de la population, ils fixent leurs prix sur la spéculation autour des loyers. Pour une maison décente, il faut compter au moins 500 000 ar minimum et pour les agences immobilières, c’est un prix donné quand on voit la réalité du secteur.

Cependant, le loyer doit se baser sur le revenu global des locataires. Au mois de mars 2013, le salaire minimum à Madagascar allait de 108 000 ariary jusqu’à 240 000 ariary. Le prix varie selon l’ancienneté et le secteur d’activité. La loi prévoit que le loyer ne doit pas dépasser 70 % du salaire global et donc pour une famille avec une seule personne qui travaille sur le taux le plus élevé du salaire minimum (240 000 ar), le loyer maximum ne doit jamais dépasser les 168 000 ar. Et est-ce que nous voyons de tels prix à Tananarive ? On peut toujours rêver. Pour un local avec 2 pièces, on doit compter au minimum 400 000 ar et on parle ici de la zone suburbaine. Car c’est juste inimaginable dans le centre ville.

Certains vont même proposer des prix directement en euros comme s’ils se croyaient dans l’espace Shenghen ! Il est ahurissant de voir certains propriétaires qui demandent jusqu’à 1000 euros de loyer mensuel comme si c’était la chose la plus banale.

Et on ne parle même pas de l’achat de propriétés. Une maison décente peut valoir facilement le milliard de FMG et on se met à la place du pauvre mec qui travaille pour 240 000 ariary. S’il économise 10 % de son salaire pour acheter une telle maison, alors il sera propriétaire dans environ 695 ans… En fait, pour comprendre le prix des maisons dans les annonces, il faut souvent utiliser ses doigts pour compter le nombre de zéros.

En général, le prix du loyer est fixé librement par le propriétaire, mais l’Etat peut intervenir en imposant des barèmes pour éviter justement les abus et les spéculations que nous voyons actuellement. Certains quittent Tananarive à cause des loyers exorbitants, mais c’est la même chose dans les provinces. Ces dernières imitent la capitale dans de nombreux aspects et la surévaluation immobilière n’échappe pas à la règle.

L’exode massif du monde rural explique également cette montée des prix. On se rassemble comme des mouches à merde autour des grands villes tandis que la construction de nouveaux logements ne suit pas cette augmentation démographique. On a également la dépréciation de l’ariary qui fait que l’argent a moins de valeur que le papier sur lequel il est imprimé. Les investisseurs étrangers augmentent cette tendance, car eux, ils ont de l’argent et ils achètent à tour de bras créant une inflation galopante par la même occasion.

Je me suis informé dans un immeuble de haute standing situé à Antanimena. Un appartement de 3 pièces vaut 450 000 0000 ariary (2 250 000 000 de FMG). On parle ici juste d’un appartement et les étrangers les achètent comme des bouchées de pain.

vendredi 21 mars 2014

Espionnage d'Orange avec la DGSE : Qu'en est-il d'Orange Madagascar ?


Le journal Le Monde publie un article qui montre comment l'opérateur Orange a donné un accès illimité et sans condition à la DGSE afin de faciliter l'espionnage à grande échelle. On pourrait dire que c'est le problème des chauvins, mais on apprend également que la DGSE a également accès à toutes les communications provenant des filières d'Orange à l'étranger.

Un extrait de l'article :

La DGSE s'appuie aussi sur la direction internationale de l'opérateur, qui gère les filiales de téléphonie mobile à l'étranger. Orange joue dans certains cas un rôle stratégique. Il a ainsi accompagné les opérations militaires françaises au Mali et en Centrafrique. Enfin, la direction sécurité, chasse gardée des anciens de la direction technique de la DGSE, est le principal interlocuteur des services secrets. Elle veille, avec Orange Business Services, sur les questions de protection de données et de déchiffrement.

Est-ce que les utilisateurs d'Orange Madagascar sont espionnés par la DGSE que ce soit au niveau des citoyens ou au niveau gouvernemental. Cela implique de facto que les informations collectées pourrait être exploitées par les services secrets français avec les effets qui pourrait impacter sur la politique étrangère de la France vis à vis de ses anciennes colonies.




dimanche 9 mars 2014

Madagascar : Je ne veux pas de cet internet là !




Depuis quelques mois, les initiatives de prétendues connexions gratuites se sont multipliés chez les opérateurs.

Achetez 500 ar de crédit et vous avez Facebook Gratuit. 

Avec nous, Wikipedia est accessible sans aucun frais supplémentaire.

Avec Orange Facebook, restez connecté gratuitement avec tous vos amis.

Facebook et Google multiplient les partenariats avec les fournisseurs du monde entier pour proposer une passerelle gratuite sur le web. Alléchante à première vue, ces services sont de la merde de la pire espèce, car ils écrasent la neutralité du web.

La connexion vers Facebook est gratuite, mais le reste est payant. Comme au temps du Minitel où on devait payer pour accéder à certains sites. Pendant le Mobile World Congress, Zukerberg a déclaré qu'il veut implanter une connexion gratuite pour tout le monde en se basant sur concept des numéros verts. Les numéros d'urgence sont gratuits, mais tout le reste est payant.

Est-ce qu'on voit ce genre de services en Europe ou aux Etats-Unis ? Jamais de la vie, car ils se prendraient un procès dans la minute qui suit. La connexion à internet ne doit jamais être conditionnée, elle doit toujours respecter la neutralité du net et on ne doit pas promettre des choses qui n'ont que la gratuité en apparence.

Car ces services visent principalement les pays pauvres où les citoyens commencent à peine à découvrir internet. Si on leur impose ces services, alors ils croiront que Facebook est internet, que Google est internet et qu'internet n'existe que via les géants du web.

Google et  Facebook pensent à connecter le monde entier via des ballons ou des drones. Mais cette connexion sera conditionnée sur le fait qu'on accède au réseau via leurs sites de merde. Donc, les internautes connaitront uniquement des espaces web verrouillés sans aucune mention de la vie privée et tous leurs agissements seront régulés par les règles tyranniques de ces géants.

Facebook et Google savent pertinemment que le potentiel économique des pays émergents et de leurs internautes est supérieur aux pays développés où l'offre est saturée. Il y a trop de concurrences, mais les pays émergents sont encore vierges et ces géants sont en train de les violer avec tous les règles de l'art. Il est assez terrible de penser que les fournisseurs tels que Orange, Telma ou Airtel laissent passer ce type de pratique, mais le pire est qu'ils les promeuvent de la façon la plus abjecte possible.

Les Bundles Appel, SMS et internet 

 

Dans la même trempe, les fournisseurs malgaches nous proposent aussi des Bundles. Pour quelques centaines d'ariary, vous avez un peu d'appel, un peu de SMS et un peu d'internet. En fait, vous avez un peu de rien du tout. Juste assez pour vous allécher et que vous payez plus pour avoir davantage. De plus, ces offres sont valables pour une journée et à terme, les fournisseurs vont vous enchainer dans leur système à payer encore et encore.

Le pire du pire n'est pas la pratique de ces opérateurs (tant qu'il y a de cons pour les acheter), mais le fait est que beaucoup d'utilisateurs promeuvent ces services. Cela implique de facto que les géants et les fournisseurs leur ont déjà imposés une vision très étroite du monde et de la définition même d'internet.


lundi 24 février 2014

La cigarette électronique à Madagascar, bonne ou mauvaise chose ?



La cigarette électronique est disponible depuis quelques mois à Madagascar. Il est temps de revenir sur ce nouveau produit qui a ses partisans et ses détracteurs.



Et pour ne pas faire perdre votre temps, j'annonce que je suis dans la première catégorie, car je suis principalement concerné par une alternative à la cigarette classique. Donc pour ceux qui sont contre la cigarette électronique, ils peuvent immédiatement partir et crever dans leur coin !

Qu'est-ce que la cigarette électronique ?


La cigarette électronique est un appareil constitué d'une batterie, d'un vaporiseur, d'un réservoir et du liquide. Le liquide contient de l'eau et de la nicotine. La cigarette électronique possède une résistance qui fait chauffer l'eau et qui crée de la vapeur. La cigarette électronique peut être automatique ou manuelle et dans ce dernier cas, le vapoteur doit déclencher les Hits avec un bouton. Le hit dans le jargon de la cigarette électronique correspond à la bouffée et donc, à la consommation de la nicotine.

Le liquide est dans des contenants de 10 millilitres ce qui correspond à environ à 5 paquets de cigarette classique. Notons que cela concerne la quantité du liquide par cartouche, car le plus important est la dose de nicotine qui peut aller de 0 à 36 milligrammes. Le vapoteur peut adapter la consommation de nicotine selon ses besoins. En général, on utilise les mesures suivantes selon le type de fumeur :


  • 0 à 10 milligrammes - Petit fumeur (entre 1 et 7 tiges par jour)
  • 7 à 15 milligrammes - Fumeur moyen (entre 7 et 12 tiges par jour)
  • Plus de 16 milligrammes - Gros fumeur (plus de 15 tiges par jour)


En général, quand on achète sa première cigarette électronique, on conseille de mettre 16 milligrammes et de baisser ou d'augmenter selon qu'on trouve que c'est fort ou non. A Madagascar, la cigarette électronique reste un produit de luxe et c'est dommage, car cela permettrait de réduire les maladies liés à la cigarette. Pour l'e-cigarette, on doit compter à partir de 40 000 ariary et cela peut aller jusqu'à 300 000 ariary pour les meilleures cigarettes électroniques. La cartouche se situe entre 20 000 et 70 000 ar. Rappelons qu'une cartouche équivaut à 5 paquets de cigarette et donc, on doit calculer par rapport à sa consommation actuelle de cigarette classique pour voir si cela revient plus cher ou non.

Pourquoi la cigarette électronique est-elle meilleure que la cigarette classique ?


Avant d'aborder les détails, il faut que certains se mettent une chose dans le crane :

La nicotine ne donne pas le cancer !

Il faut absolument détruire cette idée de merde comme quoi la nicotine donne le cancer. La nicotine est la substance qui crée le phénomène d'addiction en stimulant la création de la dopamine. La dopamine déclenche les centres de plaisir dans le cerveau et c'est pourquoi, on ressent une légère euphorie et une détente quand on fume. Ce qui donne le cancer est les putains de produits chimiques contenus dans la cigarette classique. Il y a environ 8000 substances chimiques dans une seule cigarette et voici les principaux :


  • Monoxyde de carbone
  • Acroléine
  • Formaldéhyde
  • Dioxyde de soufre
  • Ammoniac
  • Oxydes d'azote
  • Pyridine
  • Phénol
  • Toluène
  • Microparticules


Le monoxyde de carbone est l'une des substances les plus dangereuses qui existent et tous les fumeurs en consomment à chaque bouffée. Dans ces 8000 substances chimiques, il y a environ 7 qui sont 100 % cancérigènes dont le Formaldéhyde. Cela signifie qu'un fumeur va avoir le cancer et c'est garanti en 3 exemplaires. On peut se demander pourquoi on consomme toutes ces merdes chimiques alors qu'on n'en a pas besoin ? Et bien, les fabricants de cigarettes ont crée ces additifs pour renforcer l'addiction et donner un meilleur gout à la cigarette.

La nicotine ne donne pas le cancer, mais elle renforce sa virulence. Cela signifie que si ces substances chimiques vous donnent un cancer, alors la nicotine est un facteur de son renforcement, mais JAMAIS de son apparition. En 1997, des chercheurs ont soumis des rats à une forte exposition de la nicotine pendant 12 mois. Jusqu'à présent, aucun des rats n'a développé le moindre cancer.

La cigarette électronique est largement supérieure, car ses cartouches ne contiennent aucune substance chimique. Elle ne contient de la nicotine et de l'eau. Dans certains cas, il y a des parfums tels que le chocolat, la fraise, etc, mais cela reste totalement sans danger pour la santé...des fumeurs.

Un principe de précaution inutile sur la cigarette électronique


L'Europe et les USA sont en train de bannir et de réguler la cigarette électronique sous le prétexte du principe de précaution. On peut comprendre, mais la couverture médiatique est tellement abjecte qu'on a envie de mettre certains journalistes sous du monoxyde carbone à pleine puissance. Le principe de précaution concerne l'utilisation de la cigarette électronique par les jeunes et au fait que c'est un produit qui contient de la nicotine.

En fait, cette cabale contre la cigarette électronique vient de son propre succès. Le succès est tel que la cigarette électronique représente un marché de 3 milliards de dollars dans le monde. Et certains vendeurs de cigarette électronique l'ont fait passer pour un produit de mode où il fait bon de vapoter, car on ne risque rien.

C'était une erreur fondamentale, car la cigarette électronique est sans danger pour les fumeurs, car ils sont déjà en train de crever à petit feu. Mais il est inconcevable de conseiller la cigarette électronique à un non-fumeur puisque cela crée le phénomène d'addiction à la nicotine.

La meilleure solution pour les fumeurs


Aux Etats-Unis, un professeur à l'université de Boston a déclaré que la cigarette électronique pourrait être un moyen d'éradiquer complètement le tabagisme aux Etats-Unis. Les fumeurs sont déjà dans la merde avec la cigarette classique, mais la cigarette électronique leur offre plusieurs avantages :


  • Pas de mauvaise odeur
  • Pas de doigts ou de dents jaunis par la nicotine
  • Pas de tabagisme passif 
  • Pas d'augmentation de l'addiction (puisque ce sont les substances chimiques qui augmente le symptôme d'addiction).


Je ne dis pas non plus que la cigarette électronique va supprimer la dépendance à la nicotine, mais ne serait-ce pas déjà une bonne chose de supprimer les substances chimiques une bonne fois pour toutes et de laisser uniquement la nicotine ?

Un autre aspect majeur de la cigarette électronique est le contrôle des dosages. On peut ajuster sa dose de 0 à 36 milligrammes tandis que c'est totalement impossible avec la cigarette classique puisque ces enculés de fabricants ne listent même pas les ingrédients. D'un coté, ils nous montrent des photos de poumons noircis dont tout le monde s'en fout et de l'autre, ils refusent de donner la moindre information sur la composition d'une cigarette classique.

Et le fait que les fabricants de tabac à Madagascar ont été chopés à plusieurs reprises en train d'augmenter les substances chimiques tout en diminuant la dose de nicotine. Ce qui fait qu'on a envie de plus en plus de fumer et qu'on consomme de plus en plus de substances chimiques. Et la dose de nicotine est invariable alors qu'on peut la régler dans une cigarette électronique.

Comme je l'ai dit, la cigarette électronique est encore un produit très cher pour la majorité des fumeurs malgaches, mais il faudrait que le gouvernement se penche dessus. Je n'ai pas simplement lu les articles sur la cigarette électronique, mais j'ai aussi lu les témoignages des vapoteurs sur Reddit. La totalité des personnes qui ont adoptés la cigarette électronique n'ont jamais plus touchés à une seule cigarette. Je défie un autre substitut d'arriver au même résultat en 40 ans de lutte contre le tabagisme.

La France est très agressive contre le ban de la cigarette électronique. Mais il est intéressant que le rapport qui a déclenché cette riposte a été écrit par des membres affiliés à l'industrie pharmaceutique et donc aux substituts de tabac avec les gommes et les patchs. Dans leur rapport qui puait la corruption à plein nez, ils préconisaient que la cigarette électronique devrait être vendu uniquement en pharmacie, donc un moyen de contrôler la vente et la distribution.

On insulte la cigarette électronique par tous les termes possibles, mais pourquoi ne fait-on rien contre la cigarette classique à part une augmentation de prix qui ne donne aucun résultat ? Peut-être est-ce parce que le gouvernement français reçoit 15 milliards d'euros chaque année de taxes sur le tabac. Quand on a un tel pactole, des alternatives moins dangereuses pour la santé des personnes ne font pas long feu...

A Madagascar, la cigarette électronique est déjà disponible dans les pharmacies et les magasins de parapharmacie. Mais il faut plus de sensibilisation. Il faut que les autorités locales prennent la tendance générale des gouvernements étrangers à contre-pied en promouvant ce type de produit. En effet, la couverture maladie à Madagascar est une merde tandis qu'en France, la plupart des soins sont gratuits. Même si une personne chope le cancer en France, elle pourra se faire soigner quasi gratuitement, mais à Madagascar, c'est du domaine du rêve quand on voit le secteur de la santé. Pourquoi ne pas tenter d'utiliser d'autres moyens pour réduire les maladies liées au tabagisme ?

Bien sûr, on peut arguer qu'il n'y a pas suffisamment d'études sur la cigarette électronique pour qu'on mesure ses effets sur le long terme. Certes, mais ce sera toujours mieux qu'une cigarette classique de merde non ? Même s'il y a des effets secondaires, ils seront moins importants qu'un putain de cancer qui est garanti avec la cigarette classique puisque la cigarette électronique ne contient aucune substance chimique.

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